Le projectile n'a pas atteint sa cible, mais il aura provoqué pas mal d'agitation. Le procès d'Anders Behring Breivik, jugé pour la mort de 77 personnes l'an dernier en Norvège, a connu son premier incident sérieux vendredi. Le frère d'une victime s'est levé en pleine présentation d'un rapport d'autopsie pour jeter une chaussure en direction de l'accusé, aux cris de "tu es un tueur, va en enfer".
L'extrémiste n'a pas été touché, contrairement à son avocate, Vibeke Hein Baera, assise entre l'accusé et le public. "Heureusement que ce n'était qu'une chaussure", a déclaré cette dernière peu après.
"Bravo"
L'incident a été suivi d'applaudissements, de "bravo" et de pleurs dans le public, où de nombreux proches des victimes avaient pris place, et a entraîné une suspension temporaire de la 17e journée du procès.
Frère d'une des 69 victimes de la fusillade, l'homme d'origine irakienne a été rapidement maîtrisé par le service d'ordre et vigoureusement escorté vers la sortie. Il continuait de crier, en anglais et d'une voix étranglée par les larmes, "va en enfer".
A la reprise de l'audience quelques minutes plus tard, Breivik s'est adressé au public : "Si quelqu'un veut me jeter quelque chose dessus, qu'il le fasse sur moi quand j'entre ou je sors, pas sur mon avocat", a-t-il dit.
"Procédure particulièrement lourde"
Jusqu'à présent, les audiences avaient été marquées par des effusions de larmes mais ni les survivants d'Utoeya ni les proches des victimes n'avaient directement apostrophé l'accusé. "Je tiens à remercier tous ceux qui ont contribué à faire en sorte que cette procédure particulièrement lourde se soit tenue d'une manière sage et respectueuse" a d'ailleurs déclaré la juge Wenche Elizabeth Arntzen avant de suspendre de nouveau la séance à la mi-journée.