A 72 ans, Joachim Gauck est devenu dimanche président d’Allemagne, une fonction principalement honorifique, mais qui incarne une forme d'autorité morale. Elu par l’assemblée fédérale, cet ancien pasteur, défenseur des droits de l’Homme, a battu sans difficulté sa seule adversaire, l’ancienne "chasseuse de nazis" Beate Klarsfled, à 991 voix contre 126 voix.
Cette victoire était attendue, puisque Joachim Gauck avait reçu le soutien des principaux partis du pays. Il succède ainsi à Christian Wulff, poussé à la démission en février par un scandale de corruption.
Confronté à l'injustice
Né en 1940 à Rostock, dans le nord-est de l’Allemagne, Joachim Gauck se confronte très tôt aux injustices de l’époque : alors qu’il n’a que onze ans, son père est arrêté par les autorités communistes et déporté au goulag, en Sibérie.
Quelques années plus tard, le jeune homme tente de devenir journaliste. Un poste impossible à obtenir sans adhérer aux associations des jeunesses communistes, ce qu’il se refuse à faire. Il se lance alors dans des études de théologie. Et devient, en 1965, pasteur protestant.
Apprécié des Allemands
Joachim Gauck se sert de cette nouvelle tribune pour prêcher en faveur des droits de l’Homme et dénoncer le régime communiste est-allemand, comme de nombreux membres du clergé protestant. Il fonde, avec d’autres, le Nouveau Forum, un mouvement de défense des droits civiques créé en 1989, quelques mois avant la chute du mur de Berlin
Après la réunification, il est chargé de superviser les archives de la Stasi et met au jour des crimes de l’ancienne police secrète, gagnant ainsi la reconnaissance des Allemands.
Après avoir échoué à devenir président en 2010, le nom de Joachim Gauck est de nouveau proposé par l’opposition pour remplacer Christian Wulff. Un choix auquel se rallie, cette fois ci, Angela Merkel, ouvrant la voie à un mandat de cinq ans.