Impliquées dans des violences lors d'un rassemblement le 24 mars appelant à des réformes en Jordanie, 81 personnes ont été déférées lundi devant un tribunal militaire, selon une source proche l'enquête. Elles sont accusées de "participation à un rassemblement illégal", passible de 6 mois à trois ans de prison.
Parmi ces personnes, 77 manifestants appartiennent aux "Jeunes du 24 mars" un groupe ayant organisé un rassemblement pacifique pour des "réformes constitutionnelles" et quatre autres sont membres d'un groupe de loyalistes qui les ont attaqués, a précisé la source. Ces attaques et l'intervention de la police avaient fait un mort et 160 blessés, le 25 mars.
Les accusés doivent aussi comparaître devant une cour criminelle pour "résistance aux forces de l'ordre", une charge passible de 3 à 5 ans de prison, selon la même source.
La Jordanie avait annoncé en mars avoir levé les restrictions sur les rassemblements et la loi amendée par le Parlement n'impose plus d'autorisation préalable aux rassemblements. Pour être valable cette loi nécessite un décret royal qui n'a pas encore été émis.
La Jordanie connaît depuis trois mois des manifestations pour exiger des réformes politiques et économiques et la lutte contre la corruption rampante dans le pays.