Le ministre français des Affaires étrangères, Alain Juppé, a appelé mercredi l'Europe à ne pas "se replier" sur "la seule gestion de la crise" économique et à assumer son rôle de "première puissance économique mondiale". "L'Europe est aujourd'hui dans la tourmente", a déclaré Alain Juppé dans un discours aux tonalités très pro-européennes devant la Commission des Affaires étrangères du Parlement européen à Strasbourg.
"Mais je suis convaincu qu'elle a su se doter de moyens efficaces pour retrouver la stabilité et la croissance. Pour autant, la France ne veut pas d'une Union européenne qui se replie sur la seule gestion de la crise", a-t-il ajouté. "Si l'Europe a enfin découvert qu'elle n'était plus le centre du monde, elle ne doit pas oublier qu'elle demeure la première puissance économique mondiale: dans le monde de demain, elle aura un rôle majeur à jouer, comme pôle de démocratie, de prospérité et de stabilité", a précisé Alain Juppé.
S'adressant à une chambre bien remplie, le ministre français a rappelé sa "conviction" qu'"aujourd'hui, la France a besoin de plus d'Europe". Alain Juppé a mis en avant la "prise de conscience" qui s'est produite avec la crise: "nous avons compris que le processus européen pouvait ne pas être irréversible". "Cette dynamique de l'irréversibilité européenne, nous devons la retrouver", a-t-il lancé, en saluant les deux traités intergouvernementaux conclus lors du Conseil européen du 30 janvier: celui sur le mécanisme européen de stabilité (MES) et celui à 25 sur la gouvernance.