Kaboul : plusieurs morts dans un attentat à l'Institut français

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avec Reuters , modifié à

Un kamikaze s'est fait exploser dans l'enceinte du bâtiment, dans la capitale afghane, faisant plusieurs morts. Aucune victime française n'est à déplorer.

L'attaque s'est produite dans une salle où l'on jouait une pièce de théâtre sur... un attentat. Un kamikaze a déclenché ses explosifs jeudi à l'Institut français de Kaboul, faisant plusieurs morts et de nombreux blessés, selon le quai d'Orsay. Les autorités afghanes parlent elles d'un mort et 15 à 20 blessés. Le ministère des Affaires étrangères précise qu'aucune victime française n'est à déplorer.

Un kamikaze adolescent. Une cellule de crise a été mise en place. Le kamikaze était un adolescent âgé de 15 à 17 ans, selon la police. Aux alentours de 16 heures, il a actionné sa veste d'explosifs à l'intérieur du bâtiment, situé dans l'enceinte du lycée français Esteqlal, l'établissement pour garçons. Les taliban ont revendiqué cet attentat.

"Ils ont pensé que cela faisait partie du spectacle". D'après la page Facebook de l'Institut français d'Afghanistan, la pièce prévue au programme jeudi après-midi s'intitule "Heartbeat, the silence after the explosion" ("Battement de cœur, le silence après l'explosion"), jouée par la compagnie Azdar Theatre. Le porte-parole des talibans Zabihullah Mujahid a déclaré dans un email envoyé aux médias que la pièce de théâtre en question "désacralisait les valeurs de l'islam" et représentait "de la propagande contre le djihad".

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Au moment de l'explosion, certains spectateurs ont même confondu fiction et réalité. L'un des spectateurs a ainsi raconté à un Afghan que "tout se déroulait normalement, quand un jeune homme s'est fait exploser". "Comme la pièce de théâtre s'appelait 'Le silence après l'explosion', lorsqu'ils l'ont vu arriver, ils ont d'abord pensé que tout cela faisait partie du spectacle", poursuit-il sur Europe 1.

Un attentat "odieux". Laurent Fabius, le ministre des Affaires étrangères, a condamné l'attaque "avec la plus grande fermeté". 

L'Elysée aussi a condamné cet "attentat odieux". Pour François Hollande, "en prenant pour cible ce lieu de dialogue, c'est la culture et la création que les terroristes ont visées". Quant au Premier ministre, Manuel Valls, il a dénoncé "un attentat qui vise d'abord la culture, l'éducation, des facteurs d'émancipation pour les Afghans". "Cela ne peut que renforcer notre détermination à lutter contre le terrorisme", a-t-il ajouté.

Un centre culturel tout juste réhabilité. Le complexe pris pour cible se trouve en plein centre de la capitale afghane, non loin du palais présidentiel. Financé par Paris, le lycée Esteqlal a appris le français à plusieurs générations d'Afghans, dont le plus célèbre fut le héros de la résistance contre les Soviétiques, le commandant Ahmad Shah Massoud. Inauguré en 1970, le centre culturel français a dû fermer ses portes entre 1983 et 2002, en raison des conflits qui ont ravagé l'Afghanistan. Vers la fin des années 2000, la France a fait réhabiliter le centre, qui a rouvert ses portes en septembre 2010. Le lieu représente la France, mais il accueille aussi des dizaines d'artistes afghans, ainsi que des expositions, des spectacles et des débats.

Journée sanglante à Kaboul. La journée a été sanglante à Kaboul, puisqu'un peu plus tôt dans la journée, les taliban ont revendiqué un attentat suicide contre un autobus militaire dans un quartier excentré de Kaboul. Six soldats ont perdu la vie dans cette attaque.

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