Comme lors de sa venue en France, la visite de Mouammar Kadhafi à Rome, en Italie, a provoqué plusieurs polémiques. Le dirigeant libyen était venu fêter avec Silvio Berlusconi le deuxième anniversaire du traité d'amitié italo-libyen du 30 août 2008, marquant la fin du contentieux colonial.
Kadhafi a rencontré 700 femmes
En marge du programme officiel, le colonel Kadhafi a donné dimanche soir puis lundi après-midi deux leçons sur l'Islam à 500 puis 200 jeunes femmes, sélectionnées par une agence d'hôtesses et rémunérées à hauteur de 80 euros.
"L'Europe doit se convertir à l'Islam", a d'abord lancé le colonel Kadhafi dimanche, avant de récidiver lundi, en affirmant, selon une participante, que "les femmes sont plus respectées en Libye qu'en Occident".
"L'Islam est la dernière religion et si l'on doit avoir une seule foi cela doit être la foi en Mahomet", a indiqué Mouammar Kadhafi.
La gauche italienne se mobilise
Silvio Berlusconi n'a fait aucun commentaire.
Mais les réactions n'ont pas manqué : Dario Franceschini, un responsable du Parti démocrate (opposition, gauche) a dénoncé une "atteinte à la dignité des femmes et de l'Italie".
Italie des valeurs (opposition) a planté une "tente de la dignité" en face de l'ambassade de Libye et décerné une "Laurea Horroris Causa" à Kadhafi, en déplorant "une absence de liberté et de droits de l'homme" dans son pays.
Enfin, la section italienne d'Amnesty International a demandé à Berlusconi d'évoquer avec Kadhafi les "graves violations" des droits de l'homme en Libye. Tandis qu'un responsable de la conférence épiscopale italienne Mgr Domenico Mogavero s'inquiétait du sort "préoccupant" des immigrés refoulés par l'Italie vers la Libye au nom du traité bilatéral.