Deux messages sonores en quelques heures. L'ex-leader libyen, aujourd'hui en fuite, a tenté de galvaniser ses troupes jeudi dans deux discours à la fois illuminé et déterminés, retransmis par la télévision satellitaire Arrai.
"Préparez-vous à une guerre de gangs et de guérilla, à la guerre urbaine, et à une résistance populaire dans chaque ville (...) pour vaincre l'ennemi partout", a dit Mouammar Kadhafi, dont la voix semblait calme et posée par rapport à ses discours habituellement enflammés.
"L'objectif est de tuer l'ennemi là où il se trouve, qu'il soit libyen ou étranger", a-t-il ajouté en accusant les pays participant aux opérations militaires de l'Otan de "vouloir coloniser la Libye et mettre la main sur ses ressources pétrolières et hydrauliques". "Le colonialisme veut que les Libyens s'entretuent, veut la soumission des Libyens, mais nous ne nous soumettrons jamais, nous préférons mourir", a-t-il conclu.
"Nous ne sommes pas des femmes"
Un peu plus tôt dans l'après-midi, le leader libyen déchu s'était déjà dit prêt pour une "longue bataille". "Même si vous n'entendez pas ma voix, poursuivez la résistance", avait lancé l'ancien raïs, introuvable depuis la chute de son QG de Tripoli le 23 août. "Nous ne nous rendrons pas. Nous ne sommes pas des femmes [sic] et nous allons poursuivre le combat".
Pour tenter de convaincre ses derniers partisans que la partie n'est pas perdue, Mouammar Kadhafi avait même fait état de "divergences entre l'Alliance de l'agression (l'Otan) et ses agents (les rebelles)".
"Nous ne nous rendrons pas" :
Avec ces deux messages sonores, cinq depuis l'assaut donné le 20 août par les rebelles sur la capitale, l'ex-homme fort du régime libyen continue donc d'occuper l'espace médiatique.
Recherché mort ou vif
La date n'a en tout cas pas été choisie au hasard. Mouammar Kadhafi a fait entendre sa voix le jour anniversaire du coup d'Etat qui l'avait porté au pouvoir en 1969 mais surtout alors que la réunion de Paris discutait de l'avenir du pays.
Mais pour l'instant, l'homme le plus recherché du pays reste introuvable. Le vice-président du Conseil national de transition (CNT), Abdel Hafiz Ghoga, a déclaré jeudi qu'il pourrait se trouver à Bani Walid, une localité située au sud-est de Tripoli. Les rebelles ont également cité Syrte, région d'origine du colonel libyen toujours aux mains des pro-Kadhafi. Aucune de ces informations n'a été confirmée.
Seule certitude, la tête de l'ex-dirigeant est mise à prix pour 1,7 million de dollars, soit 1,190 million d'euros. Mort ou vif.
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