L’information résonne comme un oxymore. Jeudi, la Libye a été élue au Conseil des droits de l'homme de l'ONU. La Libye a obtenu, à bulletins secrets, 155 voix à l'Assemblée générale des Nations unies. Alors que la majorité absolue était fixée à 97.
Ce n'est pas une "blague"
L’opposition de nombreuses ONG, qui considèrent que le régime de Mouammar Kadhafi n’est pas digne de cette responsabilité, n’y a donc rien fait. "Voir le dictateur libyen, le colonel Mouammar Kadhafi, juger les autres sur les droits de l'Homme ferait du Conseil (des droits de l'Homme) une blague", avait prévenu Hillel Neuer, le directeur exécutif de l'ONG UN Watch.
Dans son dernier rapport, Amnesty international rappelle qu’en Libye, les violations des droits de l’homme "persistent", que la liberté d’expression est "restreinte" et que des cas de torture ont été recensés.
Quel est le rôle exact du Conseil des droits de l’homme ? Officiellement, il s’agit de "renforcer la promotion et la protection des droits de l'homme autour du globe". Ce qui en fait sur le papier le principal organe des Nations unies en charge des droits de l'homme. En mars dernier par exemple, ce Conseil a adopté une résolution sur les manquements au respect des droits de l’homme en Guinée.
L'ONU discréditée ?
Mais le Conseil des droits de l'homme de l'ONU est aussi pointé du doigt pour avoir "oublié" de viser certains pays, comme le Soudan, pourtant connu pour ses violations des droits de l’homme.
Le Conseil des droits de l'homme de l'ONU a été créé en 2006. Pour remplacer une Commission, qui avait elle-même été discréditée parce que des pays au bilan peu glorieux en matière de droits de l’homme pouvaient y siéger.