Mouammar Kadhafi droit dans ses bottes. Alors que les opérations militaires de la coalition internationale ont commencé samedi après-midi, le dirigeant libyen a menacé d'attaquer des objectifs "civils et militaires" en Méditerranée et affirmé que les "dépôts d'armes" étaient ouverts pour défendre la Libye.
Dans un enregistrement sonore diffusé par la télévision officielle libyenne, il a aussi a affirmé que la Méditerranée était devenue "un vrai champ de bataille" et jugé que les frappes aériennes et aux missiles étaient une "agression croisée injustifiée" contre laquelle "le peuple libyen va lutter".
"Nous appelons les peuples et citoyens des pays arabes et musulmans, mais aussi d'Amérique latine, d'Asie et d'Afrique, à se tenir aux côtés du peuple héroïque libyen face à cette agression, qui ne fera qu'accroître la force, la détermination et l'unité du peuple libyen", a continué le colonel Kadhafi.
Kadhafi dit avoir le "droit de se défendre"
La résolution 1973 de l'ONU exige l'arrêt complet des attaques contre des civils et impose une zone d'exclusion aérienne en Libye. Elle permet également des frappes pour contraindre les pro-Kadhafi à cesser la répression qui a fait des centaines de morts et poussé 300.000 personnes à fuir le pays depuis le 15 février.
Mais désormais, le régime libyen dit la considérer comme "nulle". Le numéro un du régime estime avoir de nouveau "le droit d'utiliser son aviation civile et militaire pour se défendre". Il a réclamé une réunion d'urgence du Conseil de sécurité de l'ONU.
Quelques voix condamnent l'opération
Hugo Chavez est très rapidement monté au front. Ami fidèle de Mouammar Kadhafi, le président vénézuélien a condamné "l'action militaire des alliés contre la Libye", qui constitue "une ingérence dans les affaires intérieures d'un pays". "Il est lamentable que l'ONU se prête à avaliser cette guerre", mais "la main de l'Empire s'est imposée", a-t-il déclaré lors d'une déclaration télévisée en faisant allusion aux Etats-Unis. "Ils veulent s'emparer du pétrole de Libye".
Enfin, la Russie et la Chine, qui s'étaient abstenues lors du vote de la résolution à l'ONU, ont également regretté l'intervention. "Nous espérons que la Libye peut rétablir la stabilité aussi vite que possible et éviter de nouvelles victimes civiles liées à l'escalade d'un conflit armé", a indiqué le ministère des Affaires étrangères chinois dans un communiqué dimanche. "La Chine s'est toujours opposée à l'utilisation de la force dans les relations internationales".