Depuis sa prison, un proche de Mouammar Kadhafi raconte les dernières semaines du "Guide", terré à Syrte sous les bombes jusqu'à sa mort le 20 octobre. Un homme "déprimé, inquiet" qui préférait "mourir en Libye qu'être jugé" par la Cour pénale internationale (CPI).
Le 27 juin, la CPI avait émis un mandat d'arrêt pour crimes contre l'humanité contre Mouammar Kadhafi, son fils Seif Al-Islam et Abdallah Al-Senoussi, l'ancien chef des services secrets militaires de Libye.
La mesure aurait aggravé les choses, assure Mansour Daou, ex-chef des services de sécurité intérieure, emprisonné à Misrata (215 km à l'est de Tripoli): "Le mandat d'arrêt de la CPI les a décidés, lui et ses fils, à rester en Libye (...) Kadhafi disait +je préfère mourir en Libye plutôt qu'être jugé par (le procureur de la CPI Luis) Moreno-Ocampo+".
Seif Al-Islam et un autre fils, Mouatassim, "voulaient que Kadhafi reste, surtout Seif", considéré comme son dauphin, tandis que "Senoussi le mettait sous pression pour qu'il parte", en vain.
Blessé, Kadhafi est retrouvé caché dans un tuyau d'écoulement des eaux passant sous la route où son dernier convoi a été intercepté. Il est pris par les combattants de Misrata qui tiennent alors leur revanche : il est roué de coups, insulté, humilié. Deux heures plus tard, il est mort, une balle dans la tête, une autre dans la poitrine.