La nouvelle Libye est sur les rails. Alors que le pays devrait voir un nouveau gouvernement de transition formé dans une dizaine de jours, les anciens collaborateurs du colonel Kadhafi, aujourd'hui prisonniers, s'expliquent.
Abdel-Karim a 38 ans. Secrétaire du Premier ministre de Kadhafi pendant 17 ans, Al Baghdadi Ali al-Mahmoudi, il est aujourd'hui enfermé dans une pièce au sol cimenté, sans lumière.
"Vous savez, je n'ai pas d'éducation. Je sais à peine écrire l'arabe. J'ai une famille à nourrir", se justifie-t-il au micro d'Europe 1, l'air hagard, apeuré.
"J'ai une famille à nourrir" :
"Je recevais des ordres, je n'avais pas le choix. Comme beaucoup de gens à Tripoli, je croyais vraiment à ce qu'on me disait : ce ne sont que des drogués, des terroristes d'Al-Qaïda. Ils veulent détruire le pays".
Soudain, une voiture arrive. A l'arrière deux hommes, les yeux bandés. Mourad, 26 ans, informaticien au chômage, n'a pas eu d'autre choix que de s'engager à 22 ans dans la garde nationale. Il reconnaît avoir participé à des combats meurtriers contre d'autres libyens à Misrata.
"Je sais que c'était contre des frères mais si je n'obéissais pas, j'aurais été tué", se défend-il. "J'ai aidé mais je n'ai pas tenu d'armes. Je n'ai jamais su qu'il y avait eu des massacres sous Kadhafi. J'espère une chose maintenant, le pardon".
Un difficile pardon pour l'indispensable réunification libyenne.