Certains le surnomment "le gamin", mais il a réussi, à lui tout seul, à brouiller l'Argentine et l'Espagne, deux pays amis. Axel Kicillof, vice ministre argentin de l'Economie, est à l'origine de la décision de son gouvernement de nationaliser YPF, une compagnie pétrolière détenue majoritairement par Repsol, un groupe espagnol, au risque de froisser Madrid.
Âgé de 40 ans mais n'en paraissant que 30, ce jeune ministre est une star montante de la politique en Argentine.Mercredi, il a vécu son grand jour devant le Congrès argentin, où il a parlé pendant près de deux heures sans s'arrêter. Lui qui préfère les chemises ouvertes aux cravates a défendu son projet bec et ongles devant les caciques du parti péroniste, qui l'ont écouté en silence.
Un conseiller très écouté
Axel Kicillof, "Ax" pour ses amis, fait partie de la nouvelle génération propulsée par la présidente Cristina Kirchner au lendemain de sa réélection. Ancien militant de la jeunesse péroniste de gauche, il n'est entré en politique qu'il y a deux ans, grâce au fils de la présidente, juste après la mort de Nestor Kirchner, l'ancien président et mari de Cristina Kirchner.
Nommé vice-ministre de l'Economie en décembre, il est devenu en quelques mois un conseiller très écouté, faisant prendre un nouveau tour à la politique économique de la présidente. Pendant longtemps, celle-ci était en effet largement dictée par son époux et le couple était plutôt libéral.
Un économiste marqué à gauche
Axel Kissilof, lui, est clairement marqué à gauche. Professeur d'économie, il a consacré sa thèse à l'un des pères de l'économie contemporaine, John Keynes. Le voilà aujourd'hui propulsé, à la faveur d'un "Décret de Nécessité et d'Urgence" pris lundi, numéro deux d'YPF, en attendant que le projet de loi d'expropriation soit adopté. Une ascension éclair, qui risque de ne pas s'arrêter là.