Kiev : "nous aussi on va riposter"

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et Jean-Sébastien Soldaïni, envoyé spécial d'Europe 1 à Kiev , modifié à
REPORTAGE - En Ukraine, les opposants au président Ianoukovitch ont interrompu les affrontements pendant quelques heures.

L’INFO. Le face-à-face est encore tendu à Kiev. Au lendemain de l’assaut des forces de l’ordre, qui a fait cinq morts dans la capitale ukrainienne, la détermination des opposants au président Viktor Ianoukovith est intacte. Même si les leaders de l’opposition, qui ont menacé le pouvoir d’une "offensive" jeudi, ont décrété une trêve jusqu'en début de soirée.

>> A Kiev, l’envoyé spécial d’Europe 1 a rencontré ces manifestants qui sont clairement là pour en découdre.

Un mur de flammes. Entre policiers et opposants, des pneus qui brûlent forment un mur de flammes. Depuis plus de vingt-quatre heures, Oleksander conteste les lois répressives votées en fin de semaine. Installer une tente en pleine ville ou bloquer un bâtiment officiel peut désormais lui valoir de la prison ferme.

Kiev : des manifestants prêts à en découdrepar Europe1fr

Pour lui, "ces nouvelles lois n'ont rien à voir avec l'Ukraine". "Elles limitent les droits de l'homme et principalement notre droit à manifester et ça c'est contraire à notre constitution", explique ce manifestant, racontant : "le jour où ils ont voté ça au Parlement, en catimini, à main levée et sans aucune vérification des votes, je me suis senti comme un esclave de l'époque des tsars en Russie".

Pneus, pavés et barbelés. La plupart des manifestants portent des casques de ski ou de chantier, des lunettes et même des masques à gaz. Armés de barres de fer ou de battes de baseballs, ils sont là pour en découdre, dans une ambiance nettement moins familiale qu’en décembre, au début de la contestation. Un peu en retrait, Andreï et ses amis, cassent par exemple les trottoirs pour récupérer des pavés pour approvisionner ceux qui sont en première ligne face aux policiers.

manifestants à Kiev

© Jean-Sébastien Soldaïni/EUROPE 1

"On doit utiliser tout ce qu'on trouve pour lutter", soutient-il, assurant que "les pneus, les pavés, les barbelés, c’est uniquement pour nous protéger". "Heureusement qu'on n'utilise pas d'armes, seulement quelques pierres, mais je crois qu'on va commencer à faire comme les forces spéciales : nous aussi on va riposter avec des armes à feu", confie Andreï.

Ces forces spéciales, elles, n’hésitent pas à étoffer leur arsenal. En plus de leurs balles en caoutchouc, elles adoptent les armes des opposants. Dans les hauteurs, bien cachés, certains policiers répondent ainsi aux pavés en jetant des cocktails Molotov.

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