Kofi Annan : "Hollande a raison d’intervenir" en Centrafrique

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VIDEO - L’ancien secrétaire général des Nations unies répondait aux questions de Jean-Pierre Elkabbach.

L'info. A l’occasion de la sortie de son livre Interventions : une vie dans la guerre et dans la paix (aux éditions Odile Jacob), l'ancien secrétaire général des Nations unies, Kofi Annan, était l'invité exceptionnel d'Europe 1 vendredi matin. Extraits.

"Quand ça va mal, c'est de la faute de l'ONU". C'est d'abord avec une touche d'humour que Kofi Annan a évoqué sa mission aux Nations unies lorsqu'il occupait le poste de secrétaire général de 1997 à 2006. Surnommé SG lorsqu'il était en fonctions - acronyme de Secrétaire Général - Kofi Annan s'amusait à dire que ces initiales étaient aussi celles de "Scape Goat" - un bouc émissaire en anglais, car "quand les choses vont bien, c'est grâce aux Etats. Mais quand ça va mal, c'est de la faute de l'ONU", a-t-il expliqué au micro de Jean-Pierre Elkabbach.

Kofi Annan : "Quand ça va mal, c'est l'ONU qui...par Europe1fr

"Hollande a raison d’intervenir" en Centrafrique. Le prix Nobel de la Paix 2001 s’est exprimé au sujet de l’intervention française en Centrafrique. "On ne peut pas s’assoir quand des gens sont en train d'être tués. La communauté internationale doit agir, mais l'ONU est lente, il faut trois ou quatre mois pour constituer une force onusienne. Or, il faut intervenir vite. Alors la France et le président Hollande ont raison d’intervenir" en Centrafrique, a déclaré l’ancien secrétaire général de l’ONU.

Interrogé sur la durée de l’opération Sangaris, l’ancien diplomate a estimé que "six mois, c’est possible. Nous avons eu la même expérience avec Jacques Chirac en Ituri, [province frontalière avec l'Ouganda, NDLR] en République démocratique du Congo. Je lui avais demandé une force pendant trois-quatre mois", a-t-il ajouté.

Interrogé sur le problème majeur, aujourd'hui, pour les Etats et l'ONU, Kofi Annan a évoqué le terrorisme mais en soulignant qu'il y avait d'autres problèmes majeurs comme le réchauffement climatique ou la la pauvreté

"Chirac, un ami qui me manque". Questionné sur les dirigeants qui ont marqué sa mémoire, Kofi Annan a justement évoqué l'ancien chef de l'Etat français, Jacques Chirac. "J'ai eu un très bon contact avec lui. C'est un ami qui me manque", a-t-il confié. L'ancien diplomate a aussi dit avoir été marqué par le Cubain Fidel Castro "un homme très intéressant" ainsi que par Nelson Mandela, père de la lutte anti-apartheid, qui vient de mourir.

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