Fournir des armes aux Kurdes irakiens pour lutter contre les combattants de l’Etat islamique, califat revendiqué qui progresse en Irak, telle est la proposition formulée dimanche par Laurent Fabius, le ministre des Affaires étrangères, qui s’est déplacé sur place. Cette idée a le soutien de Bernard Kouchner, lui-même ancien titulaire du portefeuille. "Il ne suffit pas de l’aide humanitaire. Il faut une aide militaire", a plaidé l’ex-ministre lundi sur Europe 1, avant de s’en prendre à l’Europe.
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"Une disproportion terrible". S’il faut armer le Kurdistan irakien, c’est d’abord, estime Bernard Kouchner, parce que le combat est par trop déséquilibré. "Les Kurdes se défendront, mais il leur faut des armes. Il y a une disproportion terrible", a-t-il lancé. "Les extrémistes, les terroristes ont récupéré des tanks, des canons lourds à l’armée irakienne qui a fui quand ils étaient sur le point de prendre Mossoul. Et en face il n’y a des Kurdes équipés que d’armes légères", a-t-il rappelé.
"Où est l’Europe ?" Bernard Kouchner s’en est aussi pris à l’Inaction de l’Union européenne. "Où est l’Europe, encore une fois ?", s’est-il emporté. "Les Français et les Anglais font tout à fait leur travail, il faut rendre hommage à la politique extérieure de François Hollande, mais où est l’Europe ? Est-ce qu’ils choisissent d’être du côté du califat, est-ce qu’ils choisissent seulement quelque chose, est-ce qu’ils existent, est-ce que Mme Ashton (chef de la diplomatie européenne, ndlr) continue de s’en aller ? Je ne sais pas", a-t-il lâché, visiblement désabusé. "Il va y avoir une action à l’ONU, qui tarde elle aussi. Si on attend les diplomates, on passe à côté des choses."