L’INFO. Son absence a été très remarquée. Le président algérien Abdelaziz Bouteflika n’a pas participé jeudi à la prière d’Aïd el-Fitr, à la Grande mosquée d’Alger, une première depuis son arrivée au pouvoir en 1999. Cette absence inquiète les Algériens et alimente les spéculations sur l’état de santé du président, rentré dans son pays le 16 juillet après un séjour de plus de deux mois dans un hôpital français.
Une première en Algérie. Depuis qu’il est au pouvoir, Abdelaziz Bouteflika a toujours assisté à cette prière qui marque la fin du ramadan. A la Grande mosquée d’Alger, seuls le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, et les présidents du Conseil de la nation (le Sénat) et de l’Assemblée populaire nationale, étaient présents. D’autres hauts responsables algériens, ainsi que le corps diplomatique des pays musulmans, ont participé à la prière. Mais pas Abdelaziz Bouteflika, déjà absent lors de la prière Leïlet el-Kadr, elle aussi très importante, lors de la 27e nuit du ramadan.
Un président presque invisible. Depuis sa sortie de l’hôpital du Val-de-Grâce, à Paris, le président algérien n’a été vu qu’une fois en public, le jour de son retour à Alger. Victime d’un accident vasculaire cérébral le 27 avril dernier, Abdelaziz Bouteflika est apparu en chaise roulante, affaibli et entouré des principaux personnages de l’État.
L'arrivée de Bouteflika à Alger, le 16 juillet 2013 :
Quant à son absence à la Grande mosquée, elle intrigue d’autant plus que depuis sa maladie, Abdelaziz Bouteflika serait devenu très mystique, mettant un point d’honneur à s’y montrer.
Est-il capable d’exercer le pouvoir ? Pour Khaled Drareni, correspondant d'Europe 1 en Algérie, l’absence du président prouve qu’il est "réellement incapable d’assumer ses fonctions". "La prière, c’est venir faire la prière et repartir", explique-t-il, soulignant que cela ne nécessite "ni discours, ni action politique importante". Depuis son retour en Algérie, les dossiers politiques, loi de finance et révision constitutionnelle, n'avancent pas et cela fait des mois qu’aucune décision d’importance n’a pas été prise par le pouvoir. A tel point que des voix s’élèvent désormais pour demander l’application de l’article 88 de la constitution algérienne, celui qui traite de la "vacance de la présidence de la République".