Les services de renseignement allemands ont intercepté l'an dernier au moins une conversation du secrétaire d'Etat américain John Kerry, alors qu'il se trouvait au Proche-Orient pour des négociations, rapporte samedi l'hebdomadaire Der Speigel, qui cite des sources non identifiées. L'information pourrait être embarrassante pour Berlin, qui a demandé des comptes aux Etats-Unis après les révélations d'Edward Snowden sur les activités des renseignements américains. L'enregistrement de la conversation téléphonique de Kerry semble avoir été détruit immédiatement, précise Der Speigel.
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Ces révélations interviennent après que plusieurs médias allemands, dont le quotidien Süddeutsche Zeitung, ont affirmé vendredi que l'ex-secrétaire d'Etat américaine Hillary Clinton avait également été écoutée par les services secrets allemands. Une de ses conversations aurait été interceptée, là encore "par erreur", alors que la ministre se trouvait dans un avion du gouvernement américain.
Der Spiegel croit également savoir que le gouvernement allemand a mandaté les services secrets depuis 2009 pour espionner la Turquie, son partenaire au sein de l'Otan. Selon l'hebdomadaire, les cibles d'espionnage sont actualisées tous les quatre ans par le gouvernement allemand. Mais les priorités actuelles n'ont pas été modifiées après l'affaire d'espionnage avec les Etats-Unis, et la Turquie serait toujours sur écoute.
A Berlin comme à Washington, on se refuse à tout commentaire. Un représentant du BND a simplement assuré que les services de renseignement allemands ne plaçaient aucun représentant de pays alliés sur écoute.