En Allemagne, d’étranges personnages ont fait leur apparition dans des défilés de néo-nazis, où bottes militaires, crânes rasés et treillis sont habituellement de rigueur. Ceux-là portent plutôt bonnets et sacs en toile : des néo-nazis hipsters, désormais qualifiés de "nipsters".
C’est le quotidien TAZ qui a forgé le mot au mois de janvier. A l'origine, une photo prise par le photographe Jesko Wrede lors d’un rassemblement d’afficionados d’Hitler à Magdeburg, dans le nord du pays. On y voit au premier plan un jeune homme à Converse, portant un sac en toile et un pantalon serré. Des vêtements généralement qualifiés de "hipster", un style de vie de jeunesse urbaine. Interrogé par la télévision NDR, l’un des participants d’une autre marche néo-nazi s’agace du terme : "Qu’est-ce que l’Allemagne a à voir avec la manière dont on s’habille ?"
De jeunes Allemands. Le TAZ analyse le phénomène – qui reste marginal - : "le sens [néo-nazi] est toujours le même, les signes sont plus subtils". La NDR constate que certains d’entre eux arborent même des messages végétariens à côté d’autres poussant davantage à faire couler le sang des étrangers en Allemagne. Ces "nipsters" se fondent aisément dans la masse des jeunes Allemands … car malgré leurs penchants extrémistes, ils sont aussi de jeunes Allemands, qui presque comme les autres peuvent apprécier la mode.
Ce mot n’a pas agacé que ces néonazis au style rétro-vintage. "Nipster" était déjà utilisé par un magasin de la ville de Nuremberg, comme une contraction du nom de la ville et hipsters. Sauf que, selon le Nürnberger Zeitung, la boutique subit désormais une réputation de néonazis. Ce qui est nettement plus gênant que d’être un hipster.