Le groupe ultra-radical Etat islamique (EI) a revendiqué, dans une vidéo mise en ligne dimanche sur des sites djihadistes, l'exécution par décapitation de l'otage américain Peter Kassig. Le jeune homme, âgé de 26 ans, avait été enlevé à l'automne 2013, alors qu'il effectuait une mission humanitaire en Syrie. Après avoir quitté l'armée américaine, Peter Kassig, un ancien soldat en Irak, s'était converti à l'islam et avait fondé en 2012 une organisation humanitaire. Après une journée de doutes, la Maison Blanche a confirmé sa mort, authentifiant ainsi la vidéo dans laquelle il apparaissait.
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"C'est Peter Edward Kassig, un citoyen américain de votre pays". L'EI, qui a déjà revendiqué depuis août l'exécution de quatre otages occidentaux, a diffusé une vidéo montrant un homme masqué, debout à côté d'une tête tranchée, affirmant avoir décapité Peter Kassig. "C'est Peter Edward Kassig, un citoyen américain de votre pays (...)", affirme l'homme masqué à l'accent britannique, en liant cette exécution à l'envoi de conseillers américains pour aider les troupes irakiennes dans leur guerre contre l'EI.
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18 soldats syriens décapités simultanément. Dans la même vidéo d'une quinzaine de minutes, des combattants de l'EI sont montrés en train de décapiter 18 hommes présentés comme des soldats du régime syrien de Bachar al-Assad. Les images montrent des djihadistes et des soldats marchant par deux, les uns derrières les autres. Les djihadistes se saisissent ensuite chacun d'un long couteau avant de plaquer leur victime respective au sol et de la décapiter.
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Les parents de Kassig ont le "coeur brisé". Les parents du jeune otage, qui avaient imploré l'Etat islamique de ne pas s'en prendre à leur fils, ont réagit à l'annonce de sa mort. Ils demandent notamment de ne pas diffuser d'images de leur fils au moment de sa décapitation. "Nous préférons que l'on retienne de notre fils chéri son important travail et l'amour qu'il portait à sa famille et ses proches", peut-on lire sur la page Facebook en soutien à Peter Kassig. Ils ont également diffusé un message sur Twitter dans lequel ils confient avoir le "cœur brisé" d'apprendre que leur fils a été "tué à cause de son amour pour le peuple syrien".
"We are heartbroken to learn that our son has lost his life as a result of his love for the Syrian people." #Kassigpic.twitter.com/5TbmxSs9Fk— Kassig Family (@kassigfamily) 16 Novembre 2014
"Un acte de mal absolu", réagit Obama. La Maison Blanche confirme sa mort. Barack Obama a confirmé dimanche la mort de l'otage, qualifiant cet assassinat de "mal absolu". "Aujourd'hui, nous présentons nos prières et nos condoléances aux parents et à la famille d'Abdul Rahman Kassig, aussi connu sous le nom de Peter", a indiqué le président dans un communiqué publié depuis l'avion Air Force One, dénonçant "un acte de mal absolu mené par un groupe terroriste que le monde considère, à juste titre, comme inhumain".
David Cameron "horrifié". Le Premier ministre britannique, David Cameron, s'est dit "horrifié" par le "meurtre de sang-froid" de Peter Kassig. "Je suis horrifié par le "meurtre de sang-froid d'Abdul-Rahman Kassig (nom pris après sa conversion à l'islam, NDLR). ISIL (l'EI) a une nouvelle montré toute sa perversité. Mes pensées vont à sa famille", a écrit David Cameron sur son compte Twitter.
I'm horrified by the cold blooded murder of Abdul-Rahman Kassig. ISIL have again shown their depravity. My thoughts are with his family.— David Cameron (@David_Cameron) 16 Novembre 2014
"Crimes contre l'humanité" pour François Hollande. Le président François Hollande a qualifié cet acte de "crimes contre l'humanité". "Ce sont des crimes contre l'humanité, ce sont des actes barbares et c'est pourquoi la France ne peut pas rester indifférente", a-t-il déclaré à Nouméa, depuis la résidence du Haut-commissariat de la République en Nouvelle-Calédonie, peu après son arrivée pour une visite de 36 heures.
"J'ai une pensée pour l'ensemble des victimes de Daech, pour Peter Kassig et pour la population syrienne" @fhollandehttp://t.co/2KnKxEWd7o— Élysée (@Elysee) 16 Novembre 2014
Manuel Valls condamne "ce nouvel acte de barbarie". Manuel Valls a condamné "ce nouvel acte de barbarie". "Cet acte renforce la détermination de la France à agir contre Daech en Irak et en Syrie", a ajouté le Premier ministre dans un communiqué.