Une minute de silence pour le million et demi de morts. L'Arménie commémore vendredi le génocide de 1915 perpétré par les Turcs ottomans. Des centaines de milliers de personnes étaient attendues vendredi à Erevan pour une cérémonie au Mémorial des victimes du génocide arménien, sur les hauteurs de la capitale.
Tôt vendredi matin, le président arménien Serge Sarkissian a déposé sous une fine pluie et un ciel de plomb une gerbe de fleurs.Les diplomates étrangers ont également déposé chacun une rose jaune.
Hollande "s'incline". Parmi les invités, François Hollande et son homologue russe Vladimir Poutine. Une délégation de la communauté arménienne française, dont Charles Aznavour, le député Patrick Devedjian ou encore le musicien André Manoukian, accompagne le président français. Serge Sarkissian, le chef d'Etat arménien, a chaleureusement remercié les dirigeants de s'être déplacés à Erevan.
#Poutine #Hollande et la femme du président d#Armenie écoutent l'hymne national au mémorial du #genocide Une photo publiée par Alfred de Montesquiou (@alfreddemontesquiou) le
"Je m'incline devant la mémoire des victimes et je viens dire à mes amis arméniens que nous n'oublierons jamais les tragédies que votre peuple a traversées", a déclaré le président français après avoir déposé une fleur. Vladimir Poutine, lui, a déclaré que "rien ne peut justifier les massacres de masse".
Les victimes saintes. Jeudi, l'Eglise arménienne a canonisé la totalité des victimes du génocide. "Par millions, notre peuple a été déraciné et massacré de manière préméditée. Par le feu et l'épée, il a goûté aux fruits amers de la torture et du chagrin", a déclaré jeudi le chef de l'Eglise arménienne, le Catholicos Karékine II, pendant la plus importante canonisation jamais décidée par une Eglise chrétienne.
La colère d'Ankara. L'Allemagne, par la voix de son président Joachim Gauck, a reconnu jeudi soir pour la première fois le génocide arménien, soulignant sa "coresponsabilité" dans ce crime attribué à son allié ottoman pendant la Première guerre mondiale. La veille, le Parlement autrichien a quant à lui observé une minute de silence pour marquer ce génocide, une première dans ce pays, allié à l'époque à l'Empire ottoman. Le geste a provoqué la fureur de la Turquie : celle-ci a dénoncé une "injure au peuple turc" et rappelé pour consultation son ambassadeur à Vienne. Ankara refuse toujours d'utiliser le terme de génocide pour désigner le massacre programmé des Arméniens.
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