Le nouveau gouvernement égyptien a prêté serment lundi matin, mais les tensions demeurent. Le général Mahmoud Wagdy a été nommé ministre de l'Intérieur. Le ministre des Finances Youssef Boutros-Ghali a été remplacé par Gaoudat el Malt, dit-on, mais ce dernier, interrogé par la chaîne al Arabia, a démenti faire partie du nouveau gouvernement. Mais ces nominations suffiront-elle à calmer la rue ?
Les manifestants ont à nouveau bravé le couvre-feu dans la nuit de dimanche à lundi dans le centre du Caire, réclamant le départ d’Hosni Moubarak. Les violentes protestations qui se déroulent depuis six jours en Egypte ont déjà fait plus de 125 morts et les deux camps se trouvent désormais dans une impasse.
Dans une nouvelle déclaration diffusée dimanche par la télévision d'Etat, le président égyptien a tenté de calmer la rue. Hosni Moubarak a chargé son nouveau Premier ministre Ahmad Chafic de promouvoir la démocratie en dialoguant avec l'opposition et de rétablir la confiance dans l'économie du pays.
L’armée prise à partie
"Avant tout, j'insiste sur l'importance d'entreprendre complètement et urgemment de nouvelles mesures, durables, pour plus de réformes politiques, constitutionnelles et législatives par le dialogue avec toutes les parties", a-t-il déclaré.
Un discours qui ne semble pas avoir convaincu ses opposants. Les manifestants ont appelé à une grève générale lundi et ont annoncé une marche baptisée "manifestation des millions" mardi afin de faire aboutir leurs exigences en faveur de la démocratie. L'armée semble aujourd’hui le dernier pilier du régime Moubarak face à une insurrection populaire qui ne faiblit pas.
Les Frères musulmans de retour
Les Frères musulmans ont annoncé, de leur côté, qu'ils s'employaient à former un large comité politique avec l'opposant Mohamed ElBaradeï, afin de nouer un dialogue avec l'armée égyptienne. Mohamed ElBaradeï, ancien directeur général de l'AIEA et lauréat du prix Nobel de la paix à ce titre, est rentré la semaine dernière d'Autriche et a pris part aux manifestations, en appelant le président égyptien, Hosni Moubarak, à quitter le pouvoir.
Mais "ElBaradeï n'a pas encore été approché par les Frères musulmans en vue de former un tel comité", a déclaré le frère de l'opposant, Ali ElBaradeï.