L'INFO. L'Elysée a confirmé lundi soir la mort de Philippe Verdon, géologue français enlevé avec l'un de ses collègues le 24 novembre 2011 au Mali. Sa dépouille sera transférée "le plus vite possible", a précisé la présidence de la République.
"J'exprime à sa famille et à ses proches ma totale solidarité", écrit François Hollande dans un communiqué. "Je partage l'indignation des Français et je rappelle que les responsables de la mort de notre compatriote devront être identifiés et traduits devant la justice", a-t-il ajouté.
Déjà une forte probabilité. Après la découverte de son corps, François Hollande avait déjà indiqué lundi qu'il y avait "une probabilité très forte" que Philippe Verdon soit mort. Dimanche, c'est Jean-Yves Le Drian, le ministre de la Défense, qui avait réagi : "Il existe une très forte probabilité pour qu'un corps retrouvé récemment dans le Nord du Mali soit malheureusement celui de notre compatriote".
"Tout indique qu'il serait mort". Lors de son entretien télévisé du 14 juillet, François Hollande avait déclaré que "les informations les plus mauvaises" lui étaient parvenues. "Tout indique qu'il serait mort il y a déjà plusieurs semaines", avait-il précisé, avant de le réaffirmer lundi. "Nous avons retrouvé une dépouille il y a 10 jours au Nord Mali, nous faisons tout pour avoir confirmation que ce pourrait être hélas le corps de Philippe Verdon. Nous analyserions à ce moment-là, les causes de la mort et rien ne sera impuni", avait affirmé le chef de l'Etat. Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) avait revendiqué son exécution en mars dernier en représailles à l'intervention militaire française au Mali, mais son décès n'avait pas été confirmé officiellement depuis. Ses parents avaient à l'époque confié leur sentiment, fatalistes.
Tests ADN. Selon RFI, qui avait révélé l'information, le corps avait été "récupéré par les Français" dans la région de Tessalit, près de la frontière algérienne. Pour s'assurer de son identité, la dépouille, qui aurait été transférée à la base militaire française de Gao, avait fait l'objet de prélèvements génétiques. Dans une vidéo tournée en février 2012 et dont les autorités avaient pris connaissance en avril, l'otage français s'alarmait. "Je suis dans un état d'affaiblissement très, très important, je suis très inquiet", disait-il, ajoutant : "je sais que je ne vais pas tenir longtemps".
Les fin des espoirs. Pour Pascal Lupart, président du comité de soutien de l'otage, interrogé avant la confirmation de sa mort, cette nouvelle va permettre à sa famille de faire le deuil "qui ne sera pas virtuel. Un vrai deuil avec une sépulture et le corps de Philippe qui va revenir au pays. Pour ses enfants, il y aura un endroit où se recueillir alors que jusqu’à aujourd’hui, on était dans le virtuel et ça c’était encore plus horrible, insupportable", avait-il estimé sur Europe 1. "Cela éteint tous les espoirs qui demeuraient au sein de la famille et des amis", avait-il ajouté.
Disparu il y a un an et demi. Le géologue avait été enlevé le 24 novembre 2011 vers 1 heure du matin avec un autre Français. Sept individus armés de kalachnikov les ont capturés à leur hôtel, situé entre Mopti et Gao, avant de fuir en voiture dans le grand Nord malien. En avril 2012, une vidéo avait montré les deux hommes agenouillés sur le sable, visages fermés, devant leurs ravisseurs. Dans cette vidéo, Philippe Verdon avait fait part des "conditions extrêmement difficiles", et en avait appelé au "président français Nicolas Sarkozy : je lui demande de faire tout ce qui est en sa possibilité pour essayer de dénouer cette situation".