Depuis 2009, le fossé entre plus fortunés et plus pauvres n'a jamais été aussi fort en Espagne. Sur la base de plusieurs indicateurs, dont se fait écho le quotidien El Pais, l'Espagne est aujourd'hui le pays de la Zone euro où les inégalités économiques sont les plus criantes.
Le taux de chômage, qui s'établit à 25,1%, est aujourd'hui le plus élevé des pays de l'OCDE (l'Organisation de coopération et de développement économiques) juste devant la Grèce (24,4%, selon le dernier élevé disponible). Avec la crise, les destructions d'emplois et la baisse globale des salaires, les revenus des familles espagnoles ont lourdement chuté. Selon la dernière enquête sur la population active, le constat est inquiétant : plus d'1,7 million de foyers espagnols ont les deux chefs de famille au chômage.
Des différences accentuées entre riches et pauvres
L'indice de Gini est un indicateur d'inégalités de salaires qui prend en compte les revenus et le niveau de vie. Il est égal à zéro dans une situation d'égalité parfaite et, à l'inverse, l'indice 100 est celui de l'inégalité absolue. Actuellement seulement seize pays de la Zone euro ont fourni des renseignements pour établir ce coefficient. Sur la base de cet indicateur, l'Espagne a obtenu la note de 34 en 2011. Un seul pays le devance en termes d'inégalités salariales : la Lettonie, avec 35,2. La France elle est à 29,8, selon les chiffres de 2010.
Un autre indicateur, le ratio S80/S20, vient renforcer ce constat. Il mesure notamment la masse des revenus détenue par les 20% d'individus les plus riches, à celle détenue par les 20% des personnes les plus pauvres. Sur cette base, l'Espagne bat un record avec la note de 7,5. Il s'agit de la valeur la plus haute des 27 pays européens crédités d'une moyenne de 5,7. A titre de comparaison : la Lettonie obtient 7,3, l'Allemagne 4,6, la France 4,5 et la Norvège 3,3.