Le visage du co-fondateur de Twitter cerclé de rouge dans la mire d’une arme à feu. Cette image explicite illustre un texte de menaces à l’encontre de Jack Dorsey, relayé depuis dimanche sur le site de microblogging par des comptes d’individus se réclamant de l’organisation État islamique (EI). La raison ? Twitter a récemment mené une nouvelle campagne de suppression de comptes affiliés à l’EI ou en faisant l’apologie. En représailles, l’auteur non identifié de ces menaces en appelle à des attaques contre l’entreprise, ses intérêts et ses salariés.
"Guerre virtuelle" contre "guerre réelle". "La guerre virtuelle que vous menez contre nous va vous valoir une guerre réelle", peut-on ainsi lire dans le message de menace, en langue arabe, relayé par le site américain Buzzfeed. "Nous vous disons depuis le début que ce n'est pas votre guerre, mais vous ne comprenez pas et continuez à fermer nos comptes sur Twitter. Nous réussissons toujours à revenir et ce très rapidement. Quand nos loups solitaires vont vous éteindre à jamais il n'y aura plus de retour", poursuit encore le texte.
"On ne peut pas dire que l’EI menace officiellement Twitter" Pour le journaliste et spécialiste des mouvements djihadistes David Thomson, l’ampleur du partage de ce message indique qu’il ne faut pas prendre le texte à la légère. "Ce sont des menaces sérieuses dans la mesure où beaucoup de comptes Twitter de partisans de l’État islamique ont posté des photos, des montages, des menaces", estime-t-il au micro d’Europe 1.
Cependant, cette sommation n’émane aucunement d’un canal de communication officiel de l’organisation djihadiste. "Ce ne sont pas des menaces officielles dans la mesure où elles n’émanent pas d’une branche média officielle de l’État islamique. Donc, on ne peut pas dire que l’État islamique menace officiellement de tuer les dirigeants de Twitter ", conclut David Thomson.
Twitter ouvre une enquête. De son côté, Twitter a simplement réagi lundi en annonçant avoir lancé une enquête avec les autorités américaines sur ces menaces "Notre équipe de sécurité enquête sur la véracité de ces menaces avec les autorités habilitées", assure l’entreprise par voie de communiqué.