L'État islamique revendique l'attaque du musée Bardo à Tunis

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et avec agences , modifié à
Neuf suspects ont été interpellés au lendemain de l'attentat meurtrier à Tunis, selon la présidence tunisienne.

Au lendemain de l'attaque du musée du Bardo à Tunis, la police tunisienne mène l'enquête. Mercredi, deux hommes armés ont fait irruption dans le bâtiment historique de la capitale, à deux pas du Parlement. A l'issue de l'assaut des forces de l'ordre, le bilan, qui continue d'évoluer, était déjà très lourd : une vingtaine de morts, dont les assaillants.

L'ESSENTIEL

Une revendication audio de l'Etat islamique. Un enregistrement audio a émergé sur internet au lendemain de l'attaque. Selon un spécialiste des réseaux djihadistes, l'Etat islamique est mentionné dans le message. Les deux assaillants y sont qualifiés de "chevaliers de l'Etat islamique". D'après l'enregistrement, les deux djihadistes étaient tunisiens et la cible de l'attaque le musée du Bardo et non le Parlement. Dès les premiers instants, des députés présents dans le bâtiment avaient cru voir une corrélation entre l'attaque et une réunion sur une loi contre le terrorisme qui s'y tenait au même moment. "Ce que vous avez vu, ce n'est que le début. Vous n'allez jouir ni de sécurité ni de paix", revendique l'enregistrement.

Alors que le Premier ministre tunisien les avaient identifié sous les noms de Hatem (ou Jaber) Khachnaoui et Yassine Labidi, l'enregistrement parle d'eux comme Abou Anas Al-Tunisi et Abou Zakaria Al-Tunisi, d'après un autre spécialiste de la Fondation Quilliam. Ils étaient "munis d'armes automatiques et de bombes" et sont "parvenus à assiéger un groupe de ressortissants des pays croisés [...] semant la terreur dans le cœur des infidèles". 

Hollande évoque le sort d'une victime française. Le bilan parmi les Français présents au musée du Bardo est de deux morts et plusieurs blessés. Lors de son arrivée à une réunion à Bruxelles, François Hollande a exprimé son inquiétude : "J'avais annoncé deux Français morts dans l'attentat. C'est vrai qu'il y a une interrogation sur une troisième personne", évoquant une possible nouvelle victime. "Toutes les personnes n'ont pas été identifiées", a-t-il expliqué. 

Neuf interpellations. Le lendemain de l'attaque, la présidence tunisienne a elle-même annoncé l'interpellation de neuf personnes. "Le chef du gouvernement (...) a indiqué que les forces de sécurité avaient pu arrêter quatre éléments en relation directe avec l'opération [terroriste] et cinq autres soupçonnés d'être en relation avec cette cellule", a indiqué la présidence dans un communiqué sans préciser le rôle et l'identité de ces suspects.

Tunis Bardo

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Le tourisme en danger. L'armée va être déployée dans les principales villes tunisiennes pour assurer la surveillance des points stratégiques et décourager toute nouvelle attaque. Et rassurer au maximum touristes et tours opérateurs, alors que s'ouvre la saison. Le Premier ministre tunisien a par ailleurs déploré sur RTL les "difficultés" du tourisme tunisien, qui risquent d'être encore accrues par cet "acte barbare".  

Pas de revendication, mais des groupes terroristes très actifs. Si l'attentat n'a pour l'instant toujours pas été revendiqué, le spécialiste des questions de défense d'Europe 1 Didier François fait le point sur les principales menaces qui pèsent sur la sécurité des citoyens tunisiens.

La cellule la plus active dans le pays, Ansar Al Charia, agit sous la franchise d'Al-Qaïda, implanté dans l'est du pays, près de la frontière algérienne. Son fondateur, un certain Abou Iyadh - un proche de Ben Laden - avait coordonné l'assassinat du commandant Massoud en Afghanistan. Près de la frontière libyenne, un autre groupe concurrence Ansar al-Charia puisqu'il a été créé par des anciens de cette organisation. Cette nouvelle cellule serait dirigée par Ouannes Fkih, qui, justement, publiait mardi sur Internet une vidéo sur laquelle il annonçait des attentats en Tunisie. L'enquête établira les responsabilités de chacun dans cette affaire.

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