La fin de règne sous les huées de Silvio Berlusconi, précipitée par la perte de sa majorité à la Chambre mardi dernier, ouvre la voie à la formation d'un nouveau gouvernement. Une équipe ministérielle élargie à la tête de laquelle on devrait retrouver l'ancien commissaire européen Mario Monti.
Figure au-dessus des partis, actuel président de l'université Bocconi de Milan, il est également président honoraire du cercle Bruegel, un club de réflexion économique européen. Sa candidature au poste de président du Conseil semble aujourd'hui faire consensus.
Monti nommé dimanche ?
Mario Monti a été nommé mercredi dernier sénateur à vie par le président de la République, un décret inattendu qui a préparé le terrain à sa désignation à la tête du gouvernement. Samedi matin, il a eu des consultations avec Mario Draghi, le nouveau président italien de la Banque centrale européenne.
Selon certains politologues, son gouvernement, qui devrait être largement composé de technocrates, pourrait être annoncé dès dimanche soir, avant l'ouverture des marchés. Et pour cause : si la perspective de sa nomination a fait souffler un vent d'optimisme, les marchés restent à l'affût et le prochain président du Conseil va devoir "passer à l'épreuve des faits", a averti Giuliano Noci, professeur d'économie au MIP, l'école de commerce de l'Université Politecnico de Milan.
Un nouveau gouvernement difficile à composer
La composition du nouveau gouvernement pourrait toutefois s'avérer plus compliquée que prévu. Car le prochain chef du gouvernement italien devra obtenir un large soutien politique pour réformer les retraites, le marché du travail et le secteur public, comme le réclament les partenaires européens de Rome.
Or, la Ligue du Nord, alliée fédéraliste de Berlusconi, a déclaré qu'elle ne participerait pas à un gouvernement Monti. Le parti d'"Il Cavaliere", Peuple de la liberté (PDL), est quant à lui divisé sur l'attitude à adopter. Un député du PDL a annoncé samedi que son parti soutiendra un nouveau gouvernement dirigé par Mario Monti à condition qu'il s'en tienne à l'application des réformes décidées avec l'Union européenne.
Le PDL est divisé entre plusieurs courants, les uns prônant le soutien au nouveau gouvernement, les autres plaidant pour des élections législatives anticipées.