La torture des personnes soupçonnées de crimes contre la sécurité nationale est systématique au Maroc, indique un rapporteur spécial des Nations unies qui appelle à une fin rapide des mauvais traitements pratiqués dans les prisons et les centres de détention de la police. Invité par les autorités marocaines, Juan Mendez a indiqué à la presse avoir recueilli des preuves de torture infligée aux personnes enfermées dans les centres de détention du Sahara occidental, sous contrôle de Rabat.
"La torture semble être plus cruelle, violente et systématique quand il s'agit de la sécurité nationale", a expliqué Mendez dans une conférence de presse. Le rapporteur a toutedois admis que la torture n'est plus aussi fréquente qu'au cours des "décennies antérieures" mais ses observations préliminaires font état d'"informations crédibles" de coups, de chocs électriques et de brûlures de cigarette.
"De plus, j'ai de bonnes raisons de croire qu'il y a des rumeurs crédibles d'abus sexuels, de menaces de viol sur la victime ou les membres de sa famille ainsi d'autres formes de mauvais traitements", a-t-il ajouté. L'émissaire des Nations unies a également dénoncé une hausse du nombre des "passages à tabac, des violences sexuelles et des mauvais traitements" sur des migrants dont de nombreux sont originaires de la zone sub-saharienne avec l'espoir de gagner l'Europe.