Le Conseil des droits de l'Homme de l'ONU a lancé mercredi une commission internationale d'urgence pour enquêter sur "toutes les violations" qui auraient été commises dans le cadre de l'offensive israélienne à Gaza, où plus de 670 Palestiniens ont été tués. Une résolution en ce sens, déposée par la Palestine, a été adoptée par 29 voix pour, 17, 1 voix contre (les Etats-Unis) et 17 absentions.
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Une enquête sur chaque incident. Le haut-commissaire de l'ONU aux droits de l'Homme, Mme Navi Pillay, a appelé mercredi à la mise en place de cette enquête et a aussi dénoncé les attaques aveugles menées par le Hamas contre des zones civiles. Il y a "une forte possibilité que le droit international humanitaire ait été violé, d'une manière qui pourrait constituer des crimes de guerre", a déclaré Navi Pillay qui a demandé une enquête sur chaque incident, citant des destructions de maisons et des civils tués, dont des enfants, par les forces armées israéliennes lors de leur offensive dans la bande de Gaza.
Navi Pillay a mis en cause le mouvement islamiste Hamas, soulignant qu'"une fois de plus, les principes de distinction et de précaution ne sont pas clairement respectés durant les attaques sans discernement menées contre des zones civiles par le Hamas et d'autres groupes palestiniens armés".
"Violations et crimes." Le Conseil des droits de l'Homme était réuni mercredi à la demande notamment des pays arabes et de la Palestine, pour exiger le respect du droit international dans les Territoires palestiniens occupés. "Israël est en train de perpétrer des crimes odieux. Ce que fait Israël (...) est un crime contre l'humanité", a déclaré le ministre des Affaires étrangères palestinien, Riad Malki, devant les membres du Conseil. "Israël, force d'occupation, cible depuis 16 jours les enfants, femmes, personnes âgées, et les prive de leur droit à la vie à travers des frappes. Il y a une incursion terrestre (...) et cela va entraîner des crimes contre des civils palestiniens", a-t-il ajouté.
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Israël invoque la "légitime défense". De son côté, le représentant israélien auprès du Conseil, Eviatar Manor, a souligné le droit de son pays à "la légitime défense" et a accusé le Hamas de commettre des "crimes de guerre lorsqu'il tire des roquettes et missiles" sur les civils, "construit des tunnels (pour) attaquer des villages" et dissimule des munitions dans les écoles. "Le Hamas porte toute la responsabilité des victimes gazaouies" et "M. Abbas devrait dissoudre son gouvernement pour montrer sa volonté de paix", a-t-il soutenu, comparant le Hamas à Al-Qaïda, à l'Etat islamique (EI), à Boko Haram et au Hezbollah. Il a dénoncé la résolution "totalement déséquilibrée" déposée par la Palestine, estimant qu'elle "ne fait que jeter de l'huile sur le feu".