L'Organisation du traité de l'Atlantique Nord (Otan) se livre cette semaine un exercice à grande échelle, le plus important en sept ans, dans les pays Baltes et en Pologne nourrissant les inquiétudes de la Russie qui refuse de croire que l'opération ne la vise pas directement. Selon l'Otan, quelque 6.000 soldats de l'alliance et de pays qui n'en sont pas membres (Finlande, Suède et Ukraine) participent à cet exercice basé sur un scénario fictif, celui de l'invasion de l'Estonie par l'Etat imaginaire de Bothnia sur fond de crise énergétique.
Paris apporte la plus forte contribution humaine avec le déploiement de 1.200 hommes, selon des chiffres fournis par le ministère de la Défense. Mais "Steadfast Jazz", le nom de cet exercice, ne plaît pas du tout à la Russie, irritée de voir l'Otan s'activer ainsi dans ce qui fut la sphère d'influence soviétique. Il intervient quelques semaines après des manoeuvres des armées russes et biélorusses qui avaient provoqué l'inquiétude des Etats baltes et alors que certains diplomates de l'Otan s'alarment de la résurgence de la puissance russe au moment même où l'Occident sabre dans ses dépenses de défense.
La Russie ne doit pas "s'inquiéter"
Le secrétaire général de l'Alliance atlantique, Anders Fogh Rasmussen a assuré que "Steadfast Jazz" ne visait aucun Etat en particulier. "Bien sûr, c'est un signal envoyé à tous ceux qui voudraient attaquer un allié de l'Otan, mais je ne pense pas que la Russie ait l'intention de d'attaquer les alliés de l'Otan, donc les Russes ne doivent pas s'inquiéter", a-t-il soutenu lors d'une conférence de presse organisée en Lettonie.
L'Otan et la Russie ont convenu d'envoyer des observateurs pour assister à leurs manoeuvres respectives sans pour autant apaiser les inquiétudes de la Russie à l'égard d'un exercice qui doit tester la réponse du bloc à l'article pivot de son traité fondateur qui prévoit l'engagement de chacun de ses membres à défendre un allié attaqué.
"C'est un scénario basé sur l'article 5, juste à notre frontière. Bien sûr, cela soulève chez nous toute sorte de questions sur l'objectif de cet exercice", a déclaré le mois dernier à Reuters une source diplomatique.