C'est un vent de cohésion qui souffle du côté de Chicago. Le sommet de l'Otan s'est en effet ouvert dimanche avec un message d'unité sur la question fatidique de l'Afghanistan. "Nous allons rester engagés dans notre opération en Afghanistan afin de la mener à bien. Il n'y aura pas de retrait précipité" des forces internationales même si les Français ont décidé d'accélérer leur départ, a assuré Anders Fogh Rasmussen, le secrétaire général de l'Otan.
L'union fait la force
"Nous sommes unis dans notre détermination à achever la mission", a déclaré de son côté Barack Obama. Nous "soutenons la stratégie de l'Otan : nous sommes entrés ensemble en Afghanistan et nous voulons en partir ensemble", a pour sa part assuré Angela Merkel en marge du sommet. "Je crois que la France dira clairement quelles sont ses intentions", a-t-elle ajouté.
Dans ce contexte de consensus affirmé, le nouveau président français, François Hollande, a été publiquement ménagé pour ses premiers pas sur la scène internationale. Il a pu justifier, au cours de plusieurs entretiens bilatéraux, sa décision de rapatrier en France la majeure partie des troupes combattantes avant la fin de l'année tout en restant engagé "d'une façon différente" dans l'opération de l'Otan.
L'exception française
L'Otan attend encore les précisions sur l'ampleur du désengagement français, dont le contingent compte 3.500 hommes sur les 130.000 militaires présents dans le pays. Mais l'alliance donnera à Paris "l'opportunité" de participer d'une autre manière à l'effort de guerre, a affirmé le général américain John Allen, commandant des forces de l'Otan en Afghanistan.
Se montrant compréhensif, Anders Fogh Rasmussen a fait remarquer que ce retrait était "une promesse de campagne" et qu'un "homme politique doit toujours tenir ses promesses".
François Hollande va également préciser les "modalités" des actions de formation de la police et de l'armée afghane auxquelles la France s'est engagée dans le traité signé début 2012 entre le président afghan Hamid Karzaï et son prédécesseur Nicolas Sarkozy.