Les pays européens sont tombés d'accord jeudi sur le principe d'un gel des avoirs du président tunisien déchu Zine El Abidine Ben Ali et de ses proches. Une décision de principe dont les modalités pratiques sont cependant encore floues.
Le sujet pourrait être abordé vendredi à Bruxelles lors d'une réunion programmée d'ambassadeurs des 27 pays de l'UE, mais la finalisation des sanctions n'interviendra pas avant la semaine prochaine. Le gel des avoirs de la famille Ben Ali entrera dans le cadre d'un ensemble de mesures de soutien de l'UE à l'étude en faveur des nouvelles autorités tunisiennes, dans le domaine économique notamment.
Se coordonner avec les nouvelles autorités tunisiennes
"On va voir ce qu'on peut faire, en contact avec les autorités tunisiennes, en tout cas l'Union européenne a la possibilité d'introduire un gel des avoirs de la famille Ben Ali", a expliqué la porte-parole de la chef de la diplomatie de l'UE Catherine Ashton, Maja Kocijanci.
L'UE attend à présent que les nouvelles autorités tunisiennes au pouvoir lui transmettent une liste précise des personnes à cibler pour les sanctions, selon le diplomate.
La France met en place une "équipe dédiée"
La France a décidé de consacrer une équipe d'enquêteurs à cette affaire. Tracfin, la cellule anti-blanchiment de Bercy, a constitué une "équipe dédiée" à la traque des avoirs détenus en France par le clan Ben Ali ainsi que par ses proches et "prête-noms". Cette cellule s'intéresse au "noyau dur constitué de la famille proche de l'ancien président tunisien et à tous ceux qui lui sont liés, comme certains hauts fonctionnaires", a indiqué une source proche du dossier.
Les limiers de Tracfin n'attendent cependant "pas grand chose" du noyau dur, dont les noms sont connus et qui n'intervient vraisemblablement pas "en direct". Leur attention se concentre donc sur les "deuxième et troisième cercles qui sont en cours d'identification", ajoute-t-on de même source.