L'Union européenne va "perdre" la Turquie si elle ne lui accorde pas l'adhésion d'ici 2023, a déclaré mardi le Premier ministre turc, Recep Tayyip Erdogan, en déplacement à Berlin. La Turquie a lancé officiellement en 2005 une procédure d'adhésion à l'Union européenne, mais le processus est à l'arrêt depuis plusieurs années en raison de l'opposition de certains pays membres et de l'absence de solution à la division de l'île de Chypre. C'est la première fois que le Premier ministre turc donne une idée du temps qu'Ankara est prête à consacrer au processus d'adhésion européen.
Interrogé lors d'un débat, mardi à Berlin, sur la question de savoir si la Turquie ferait partie de l'Union européenne en 2023, Recep Tayyip Erdogan a répondu: "Ils ne nous mènerons probablement pas en bateau si longtemps. Mais s'ils le font jusque là, alors l'Union européenne sera perdante, et ils perdront au minimum la Turquie."
La Turquie n'a jusqu'à présent rempli qu'un seul des 35 "chapitres" politiques requis pour tout nouveau candidat à l'adhésion. A l'exception de 13 chapitres, tous les autres sont pour l'instant bloqués et la Commission européenne estime qu'Ankara ne respecte pas les standards européens requis en matière de droits de l'homme et de liberté d'expression.