La tension ne faiblit pas dans l’est de l’Ukraine, loin de là. Les forces de Kiev ont lancé jeudi une offensive violente pour tenter de reprendre la région de Donetsk. Pour la seule journée de vendredi, l’armée a essuyé ses pertes les plus lourdes depuis le début du conflit, avec pas moins de 23 morts. La perspective d’une trêve semble donc encore bien lointaine, d’autant plus que sur le plan diplomatique, les discussions patinent. Voici pourquoi l’Ukraine se retrouve, une fois de plus, sur le devant de la scène.
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Où se déroulent les combats ? Les troupes de Kiev tentent d’encercler les deux principales places fortes des rebelles, Donetsk et Lougansk. Des combats à l’artillerie lourde se déroulent notamment autour de l’aéroport de Donetsk, qui compte un million d’habitants. Dans la région de Lougansk, 19 soldats ukrainiens ont été tués par une salve de roquettes multiples dans la matinée de vendredi, près de la localité de Rovenki. L’armée a enregistré quelques succès, parvenant à reprendre plusieurs villes aux rebelles, dont Slaviansk.
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Comment réagissent les insurgés ? Face aux soldats de Kiev, les insurgés prorusses affichent leur détermination. Alexandre Borodaï, Premier ministre autoproclamé de la "République populaire de Donetsk", s’est ainsi dit prêt à "défendre le territoire contre l’occupation". Il a aussi évoqué la possibilité d’évacuer des "dizaines de milliers", voire des "centaines de milliers" d’habitants de Donetsk.
Pourquoi l’ONG Amnesty proteste-t-elle ? Au moment où les combats font rage, l’ONG Amnesty International a dénoncé la multiplication des cas de torture et d’enlèvements. Les cibles sont principalement des militants pro-Kiev. L’ONG raconte le calvaire vécu par Hanna, une militante pro-Ukraine, emprisonnée pendant six jours à Donetsk. Elle dit avoir subi un interrogatoire "brutal" en prison, où son visage a été "fracassé à coups de poing". "Il y a des cas signalés d’arbitraire du côté des troupes loyalistes, mais ils sont moins nombreux", souligne l’association.
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Où en sont les échanges diplomatiques ? Alors que les échanges entre Kiev et Moscou laissaient espérer un dénouement rapide de la crise, les discussions semblent désormais patiner. En cause, notamment, les conditions posées par l’Ukraine. Le président Petro Porochenko s’est bien dit prêt à un "cessez-le-feu bilatéral", mais à condition que soit assuré le contrôle de la frontière avec la Russie pour "arrêter le transfert d’armes et de combattants en provenance" du géant voisin, ainsi que "la libération de tous les otages".