Le convoi humanitaire qu’a décidé d’envoyer mardi la Russie en Ukraine, contre l’avis de Kiev, n’est pas du goût des dirigeants occidentaux. François Hollande l’a fait savoir à Vladimir Poutine, le président russe, lors d’un entretien téléphonique mardi. Ce convoi russe de 280 camions faisait encore route mercredi vers l'Ukraine pour apporter une aide aux populations victimes des combats dans l'est du pays, selon les médias russes, en dépit des mises en garde occidentales contre toute intervention unilatérale russe chez son voisin. Il doit arriver dans la soirée à la frontière russo-ukrainienne, d'après la télévision russe.
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"Les très vives inquiétudes" de la France. Au cours de l'entretien, "le chef de l'Etat a fait part de sa préoccupation quant à l'évolution de la situation à l'est de l'Ukraine. Il a insisté sur les très vives inquiétudes que suscitait la perspective d'une mission unilatérale russe sur le territoire ukrainien", écrit l’Elysée dans un communiqué. "Le président de la République a insisté sur le fait qu'une opération humanitaire ne pouvait intervenir sur le territoire ukrainien qu'avec l'accord des autorités nationales ukrainiennes, tant sur le format que sur les modalités de mise en œuvre", poursuit le texte.
L'Ukraine met son veto. L'Ukraine n'a pas tardé à mettre en garde la Russie : elle ne laissera pas passer sur son territoire le "convoi humanitaire" russe. "Nous ne jugeons pas possible le déplacement de colonnes russes sur le territoire de l'Ukraine. Cette cargaison pourrait traverser un poste-frontière ukrainien et être rechargée dans des véhicules du Comité international de la Croix-Rouge. Nous n'accepterons pas que (l'aide humanitaire) soit accompagnée par le ministère russe des Situations d'urgence ou par des militaires russes", a prévenu mardi le chef adjoint de la présidence ukrainienne Valéri Tchaly.
La Croix-Rouge veut "davantage d'informations". La Russie s'est étonnée des conditions ukrainiennes, estimant avoir donné des gages de sa bonne volonté en acceptant de passer par un poste-frontière contrôlé par l'armée ukrainienne. Moscou a également assuré que le convoi passerait sous l'égide du Comité international de la Croix-Rouge (CICR) dès la frontière franchie. Pourtant, le CICR a fait savoir mardi "qu'il avait encore besoin d'obtenir davantage d'informations avant de pouvoir aller de l'avant" dans son éventuelle collaboration avec l'initiative humanitaire russe.