L'énigme est en passe d'être élucidée. Le jeune homme retrouvé en septembre dernier à Berlin, errant dans les rues de Berlin, et qui affirmait avoir vécu pendant cinq ans dans une forêt avec son père, est en réalité néerlandais. Celui qui dit s'appeler "Ray" est âgé de 20 ans. Il disait ne pas se souvenir de son nom de famille ni de sa ville d'origine et, pour tenter de résoudre ce mystère, la police s'était finalement décidée à diffuser sa photo.
C'est une jeune femme qui a contacté la chaîne publique néerlandaise NOS, affirmant reconnaître le garçon. La chaîne a ensuite transmis le message à la police et l'identité du garçon a pu être confirmée. Très peu d'éléments ont été communiqués à son sujet, hormis le fait qu'il avait des "problèmes personnels". La raison pour laquelle il a quitté les Pays-Bas n'est pas claire.
Cette révélation met fin à des mois de travail des autorités allemandes. Pour faire avancer l'affaire, la police avait décidé de comparer l'ADN du jeune garçon au fichier international des personnes disparues, sans succès, rapporte la chaîne américaine ABC. Les autorités ne disposaient que de très peu d'éléments sur lui : quand il a été retrouvé, il n'avait sur lui qu'un sac à dos et une tente.
"Quelque chose de bizarre"
"Ray", qui parle anglais sans accent identifiable, assure qu'à la mort de sa mère, décédée dans un accident de voiture, il est parti vivre dans les bois avec son père, dormant sous une tente ou dans des grottes, selon le journal canadien The Globe and Mail. Le père de Ray serait mort pendant l'été 2011 et son fils l'aurait enterré dans la forêt, avant de marcher, pendant cinq jours, jusqu'à Berlin.
Mais son histoire comportait quelques détails troublants. Quand il a été retrouvé, à la mairie de Berlin, il était propre, ses dents, ses ongles et ses mains n'étaient pas abîmés. Quant à sa tente, elle semblait neuve. "Il y a quelque chose de bizarre dans toute cette histoire", jugeait Thomas Neuendorf sur le site allemand The Local, racontant que le jeune homme faisait preuve d'un profond désintérêt vis-à-vis de sa propre identité.
Très à l'aise avec la technologie
Autre élément étrange, "Ray" semblait très à l'aise avec les téléphones portables et les ordinateurs. Il se serait également mis très rapidement à l'allemand, dont il ne parlait que quelques mots en septembre, souligne Le Point, qui se demande si "Ray" ne serait pas en réalité un nouveau "Misha Defonseca".
Pendant des années, cette Belge avait fait croire qu'elle avait grandi au sein d'une meute de loups après la déportation de ses parents en 1941. Le récit de son histoire, devenue un best-seller, avait même été adapté dans le film Survivre avec les loups. Mais en 2008, Misha Defonseca avait fini par avouer qu'elle avait menti et que sa prétendue autobiographie n'était qu'une vaste supercherie.