"Je crois que la messe est dite". Me Franck Berton, l’avocat de Florence Cassez, n’a pas caché sa satisfaction mardi, annonçant qu’il allait déposer un recours devant la Cour suprême mexicaine. Quelques heures plus tôt, la justice mexicaine avait reconnu avoir menti sur les circonstances de l’arrestation de la jeune Française, condamnée depuis à 60 ans de prison.
"Tout le dossier s'effondre"
L'aveu de la justice "établit que le PV d'interpellation de Florence est un faux", a expliqué Me Berton. Conséquence, selon lui : "Tout le dossier s'effondre". "Il y a là matière à révision du procès, car ce document aurait dû figurer dans le dossier lors de la procédure d'appel", a renchéri l'avocat mexicain de Florence Cassez, Me Agustin Acosta.
Dans le détail, le ministère de la Justice mexicain a reconnu que l'intervention des policiers pour arrêter Florence Cassez et son ex-compagnon Israël Vallarta, était une reconstitution organisée pour les caméras de télévision. Or la loi mexicaine stipule qu'un suspect arrêté en flagrant délit doit être présenté à un juge "sans délai".
Me Berton a aussi annoncé mardi qu’il allait porter plainte contre deux anciens responsables de la police mexicaine pour "faux en écritures". L'un d’eux est aujourd'hui le ministre de la Sécurité publique mexicain.
Une procédure qui s'annonce longue
Reste que, sur le fond du dossier, les accusations de complicité d’enlèvement demeurent. Florence Cassez a été condamnée en première instance à 96 ans de prison. Puis en appel, à 60 ans.
Jusqu’à présent, la famille de Florence Cassez semblait d’ailleurs privilégier une solution politique. Elle avait insisté à plusieurs reprises auprès de Nicolas Sarkozy pour qu’il obtienne de son homologue mexicain un transfèrement vers la France. Sans succès jusque là. La procédure devant la Cour suprême pourrait quant à elle durer plusieurs mois, a prévenu Me Berton. Il appartient à la justice mexicaine" et à sa défense "d'aller au plus vite pour sortir cette femme de là-bas", a insisté l’avocat mardi.
"Cette affaire n'est pas close et la France reste plus que jamais mobilisée pour que soit trouvé dans le cadre du droit une solution", a d'ailleurs réagi le porte-parole du Quai d'Orsay, Bernard Valero. Il a souligné que l'affaire était suivie à la fois par le président Nicolas Sarkozy et le Quai d'Orsay.