Des internautes, des partisans de Dominique Strauss-Kahn et même quelques-uns de ses soutiens politiques refusent d’y croire. Suite à la plainte d’une femme de chambre de l’hôtel Sofitel de Manhattan, à New-York, le directeur général du FMI a été inculpé dimanche matin d'agression sexuelle, de tentative de viol et de séquestration.
Pour la strauss-kahnienne Michèle Sabban, vice-présidente de la région Ile-de-France, il s’agit d’un "complot" "international".
C’est "un attentat politique" :
Cette théorie du complot serait accréditée sur un fait bien précis : le premier au monde qui a relayé sur le web l’interpellation de Dominique Strauss-Kahn est … un jeune militant UMP, deux heures avant que les sites américains ne donnent l’information.
Sur Twitter, le "Jeune Pop" écrit : "DSK arrêté par la police dans un hôtel à NY", expliquant qu’il tient cette information par une de ses connaissances, qui travaille au Sofitel de Manhattan, à New York. Quelques instants plus tard, toujours avant les médias américains, Arnaud Dassier reprend l’information, sur le site de micro-blogging. Or, ce dernier était le responsable de la campagne Internet de Nicolas Sarkozy en 2007.
Un soupçon : "l’UMP à la manœuvre"
Deux soutiens de la droite qui diffusent l’affaire DSK avant même la presse américaine, il n’en faut pas plus à certains internautes pour échafauder une théorie du complot, avec "l’UMP à la manœuvre".
Pour Arnaud Dassier, cette théorie est "délirante" :
De son côté, Guillaume Lebeau, auteur de Planète complot, estime lui que la thèse est crédible, puisque tous les ingrédients d’un complot sont réunis : DSK est "un homme suffisamment puissant pour inquiéter d’autres puissants. C’est la base de l’histoire dans un complot", affirme-t-il au micro d’Europe 1. Dominique Strauss-Kahn "gène Nicolas Sarkozy" ainsi que les Etats-Unis, puisqu’il "prend des mesures destinées à sauver la zone euro", ajoute-t-il.
L’étrange prémonition de DSK
Autre fait intriguant, la course à la présidentielle se précisant, DSK se savait surveillé et avait confié lors d’un entretien au quotidien Libération fin avril, craindre des coups bas, notamment dans le domaine des mœurs.
Le socialiste avait alors évoqué son principal handicap : les femmes. "Oui, j’aime les femmes… Et alors ? […] Depuis des années on parle de photos de partouzes géantes, mais je n’ai jamais rien vu sortir… Alors qu’ils les montrent !", avait-il alors confié aux journalistes de Libération, avant d’évoquer le pire scénario : une fausse affaire de viol.
"Tout à sa volonté de se poser en victime, Strauss-Kahn se met à imaginer ‘une femme [qu’il aurait] violée dans un parking et à qui on promettrait 500 000 ou un million d’euros pour inventer une telle histoire…’", écrivait Libération. Un scénario improbable mais pourtant très similaire à l’histoire qui fait les premières pages de toute la presse internationale.
Même si la culpabilité de DSK, toujours présumé innocent, venait à être prouvée, il y aurait toujours des irréductibles pour croire en la thèse du complot.