L’INFO. En Grande-Bretagne, le National Health Service (NHS), le système de santé publique, est régulièrement ébranlé par des scandales en tous genres. Le dernier en date a été révélé par un documentaire de la chaîne Channel 4, qui doit être diffusé mardi soir : des dizaines d’hôpitaux sont accusés d’avoir incinéré des restes de plus de 15.000 fœtus en même temps que d’autres déchets médicaux. Dans certains cas, l’énergie issue de la combustion a même été utilisée pour chauffer les bâtiments, rapporte The Telegraph.
15.500 restes de fœtus. Le Daily Mail souligne qu’Amanda Holden, la présentatrice de ce reportage qui se penche surtout sur la façon dont les femmes subissant des fausses couches sont traitées dans les hôpitaux, a elle-même perdu un fœtus en 2010. La jeune femme, également actrice et jury de la "Nouvelle star" outre-Manche, s’est dite "choquée" par les révélations de l’émission.
Monday's front page: LONE WOLF TERROR THREAT TO QUEEN - sporting events targeted by Al-Qaeda http://t.co/ISRlESlIAepic.twitter.com/XHh1yl2zmW— Daily Mirror (@DailyMirror) March 23, 2014
Le reportage de Channel 4 révèle que ces deux dernières années, quelque 15.500 restes de fœtus, issus d’avortements ou de fausses couches, ont été brûlés, dans 27 hôpitaux publics. Dix d’entre eux ont admis que ces restes avaient été utilisés pour produire de la chaleur.
Des mères mal informées. Dans le cas des fausses couches, les femmes concernées sont rarement consultées sur ce qu’elles souhaitent faire des restes du fœtus, selon Channel 4. Pire : à l’hôpital d’Addenbrooke, à Cambridge, ce sont ainsi 797 fœtus de moins de treize semaines qui ont été brûlés pour chauffer l’établissement, alors que le personnel hospitalier avait assuré que les restes seraient incinérés, comme pour une crémation. A Ipswich, au nord-est de Londres, un hôpital a même acheté ces "déchets" à un autre hôpital pour les incinérer. D’après la BBC, il existe outre-Manche des règles précises sur ce que les hôpitaux doivent faire des "tissus humains", y compris les fœtus, indique la BBC. Les femmes ayant avorté ou subi une fausse couche doivent ainsi être informées des différentes options possibles : enterrement, crémation ou incinération. En cas d’incinération, les restes ne doivent en outre pas être mélangés à d’autres déchets.
Une pratique "inacceptable". Le gouvernement britannique a aussitôt réagi. Le ministre de la Santé, Dan Poulter, a immédiatement dénoncé cette pratique "complètement inacceptable". L’inspecteur en chef des hôpitaux britanniques, Sir Mike Richards, s’est quant à lui dit "déçu que les hôpitaux n’informent et ne consultent pas les femmes et leur famille". Le patron du NHS, Sir Bruce Keogh, s’est fendu d’une lettre adressée à tous les hôpitaux du pays, dans laquelle il explique que l’incinération des restes de fœtus est une "pratique indécente".
After @C4Dispatches with @Amanda_Holden, we will revise our guidelines:incineration of fetal remains is not permitted http://t.co/Raw22mrlzd— HumanTissueAuthority (@HTA_UK) March 24, 2014
"Après l'émission Dispatches, nous allons revoir nos règles : l'incinération des restes de fœtus n'est pas autorisée".
Les anti-avortement se saisissent de l’affaire. Le gouvernement n’est pas le seul à avoir réagi. Plusieurs sites anti-avortement se sont aussi saisis de l’affaire, à l’image du magazine américain National Review, qui évoque carrément les "vraies usines sataniques du NHS". Le site conservateur PJ Media, compare de son côté l’affaire britannique à celle de Kermit Gosnell, un médecin américain pratiquant des avortements qui a été condamné à la prison à vie pour avoir tué trois bébés nés en vie dans sa clinique de Philadelphie. Et n’hésite pas à assurer que l’affaire des fœtus incinérés "rappelle les horreurs quotidiennes perpétrées au nom du droit des femmes à ‘choisir’".
RETOUR SUR - Scandale au sein du NHS britannique
SONDAGE - En France, l'opinion sur l'IVG a évolué en 40 ans
RETOUR SUR - Des milliers de manifestants à Paris pour le droit à l'IVG en Espagne