Le procès avait été extrêmement médiatisé. Deux agents de la police de New York, accusés d’avoir violé une femme ivre et sans défense dans son appartement, ont été acquittés de la quasi-totalité des chefs d’inculpation, à l’exception d’accusations mineures. Et ce, contrairement à toute attente.
Un décision "encourageante pour le camp DSK
S’il y a de grandes différences entre cette affaire et celle de Dominique Strauss-Kahn, accusé d'avoir agressé sexuellement et tenté de violer une employée d'hôtel le 14 mai dernier, cet acquittement inattendu pourrait bien intéresser l’ancien directeur général du FMI. Et il a provoqué des dizaines de commentaires de journalistes, d'avocats et d'experts sur les chances qu'aurait DSK d'échapper à la prison, en cas de procès.
Brenda Smith, professeur à la faculté de droit de l'American University de Washington et spécialiste des violences sexuelles, considère que la décision de jeudi est "encourageante" pour le camp Strauss-Kahn. "Cela signifie que ces jurés prennent leur travail vraiment à coeur. Dans des villes comme New York, les jurés sont très avertis, ils ne vont pas croire d'emblée une histoire rebattue, ils analysent au cas par cas", ajoute-t-elle.
La présomption d'innocence invoquée
Pour une avocate new-yorkaise, Toni Messina, les avocats des deux policiers "ont bien fait leur travail quand ils se sont adressés aux jurés et leur ont rappelé la présomption d'innocence - c'est en effet au procureur qu'il appartient de prouver la culpabilité au-delà du doute raisonnable -". Et, précise-t-elle, "ils ont su convaincre le jury, je leur tire mon chapeau".
Dans l'affaire des policiers, il était établi qu'ils avaient raccompagné la femme ivre chez elle et qu'ils étaient retournés dans l'appartement plusieurs fois cette nuit-là. L'un d'entre eux avait même admis l'avoir "câlinée". La version de la femme était différente : elle affirmait que l'un des policiers l'avait violée, tandis que l'autre s'assurait que personne n'entre dans l'appartement. Mais aucune preuve ADN n'a pu être trouvée, et la femme a admis qu'elle était si ivre qu'elle ne se souvenait plus très bien.
Les jurés ont conclu qu'ils ne pouvaient pas déclarer les deux hommes coupables faute de preuves indiscutables. "On n'avait aucune preuve. On a pris la loi à la lettre", a expliqué un juré au New York Timesaprès la fin du procès.