Ils apostrophent le grand public. Des défenseurs acharnés de la bonne grammaire anglaise mènent à Cambridge des actions symboliques pour que virgules, apostrophes et autres signes de ponctuation conservent leurs lettres de noblesses. Le journal britannique The Independent explique que ces apôtres de la grammaire se déplacent en "unités tactiques" et utilisent des marqueurs pour ajouter aux panneaux de signalisation les apostrophes manquantes. Mais la mairie a décidé de les supprimer, craignant qu’ils gênent pompiers et urgentistes dans leur conduite.
Addict à la bonne grammaire ? Ce petit groupe d’amoureux des belles lettres œuvre depuis un moment déjà sous la bannière de la "compagnie de la bonne grammaire", dont Kathy Salaman est la directrice. Plus qu’un sacerdoce, pour elle, cette mission tourne à l’obsession : "Si je marchais dans la rue avec un marqueur dans ma poche et que je voyais une apostrophe manquante sur un panneau, ce serait très compliqué de résister à la tentation de combler ce manque."
Symptôme d’un mal plus profond. Plus qu’une lubie, la grammaire est un enjeu politique pour Kathy Salaman et ses camarades. "Je n’ai jamais appris la grammaire lorsque j’ai suivi ma scolarité dans le public dans les années 70/80. Ça reste le cas pour une grande majorité des gens aujourd’hui", confie-t-elle aux journalistes de The Independent. "Il ne s’agit pas d’être pédant, il s’agit d’être capable d’écrire une phrase compréhensible de tous. Ce peut-être très perturbant pour des enfants d’être confrontés à une grammaire incorrecte ou contradictoire. Si nous commençons à nous débarrasser des apostrophes, on continuera avec les virgules. Et ensuite ?" conclut-elle.