Le Parlement égyptien a adopté une loi interdisant aux autorités civiles, qui seront élues à la fin du mois, de faire juger des civils par des tribunaux militaires, autorisant de facto les autorités militaires à poursuivre provisoirement cette pratique.
Les députés égyptiens, réunis dimanche, n'ont pas osé remettre immédiatement en cause la prérogative de l'armée qui lui permet de transférer des civils devant ses propres tribunaux en adoptant une loi qui ne s'appliquera qu'au futur président, suscitant le mécontentement des organisations de défense des droits de l'homme. Cette loi l'empêchera de poursuivre une pratique utilisée sous l'ère Moubarak pour juger des islamistes.
Un groupe de pression, "Non aux procès militaires", créé après le renversement d'Hosni Moubarak en février 2011, souligne que l'armée a eu recours depuis lors à au moins 12.000 procès de civils, la plupart de manifestants arrêtés pendant les soulèvements populaires. Ces procès organisés à huis clos et considérés comme peu équitables aux yeux des défenseurs des drois de l'homme, font figure de survivance de l'ère Moubarak.