C'est un tournant dans l'engagement de la France en Afghanistan : comme promis par le président de la République, les dernières troupes combattantes françaises ont quitté Kaboul samedi, deux ans avant le retrait définitif de la force internationale.
Quelque 200 soldats du 35ème régiment d'infanterie de Belfort, chargés de protéger le désengagement, ont décollé vers 13 heures et demie heure locale. Ces hommes, après trois jours passés dans un sas de décompression à Chypre, devraient être de retour en France le 18 décembre.
La France ne compte plus que 1.500 soldats dans le pays : des formateurs et logisticiens essentiellement basés à Kaboul, en plus de médecins militaires... Elle revient à une configuration proche de celle existant avant 2007, avant que l'ancien président Nicolas Sarkozy ne décide d'accroître la présence militaire pour, à la demande des Américains qui dirigent l'Isaf, aller davantage au contact des insurgés.
Onze ans de présence française en Afghanistan
La France, qui avait pris en 2008 le contrôle de la province de Kapisa et du district de Surobi, deux territoires stratégiquement très importants car situés sur la route reliant Kaboul au Pakistan, a compté jusqu'à 4.000 militaires sur place. Le 20 novembre, ses derniers soldats stationnés dans la base de Nijrab, l'ultime position qu'elle conservait en Kapisa, étaient rentrés à Kaboul.
Le président français Nicolas Sarkozy avait annoncé fin janvier un retrait anticipé à fin 2013 de l'armée française d'Afghanistan. Son successeur François Hollande avait encore accéléré cette cadence, fixant la date du retrait des troupes combattantes à la fin 2012.
Dans les faits, la mission française telle qu'elle existe depuis onze ans quittera le pays d'ici juin prochain, soit six mois avant le calendrier voulu par Nicolas Sarkozy. Ne resteront ensuite que 500 militaires français, des formateurs et des coopérants, dans le pays.
Plus de 100.000 soldats, dont deux tiers d'Américains, sont encore stationnés en Afghanistan dans le cadre de la coalition internationale de l'Otan. La très grande majorité de ces effectifs aura quitté le pays d'ici la fin 2014.