Alors que les "Amis de la Syrie" se retrouvent vendredi pour la troisième fois à Paris pour tenter de faire pression sur le régime de Bachar al-Assad - mais sans la Chine et la Russie -, le conflit ne montre aucun répit. Les premières failles apparaissent au sein de l'armée syrienne qui connaît une multiplication des défections, même au plus haut niveau.
Quinze généraux déserteurs
Jeudi soir, c'est le général Manaf Tlas, commandant d'une brigade de la Garde républicaine syrienne, qui a déserté et gagné la Turquie.Selon Laurent Fabius, le ministre des Affaires étrangères, Manaf Tlas serait en route vers la France.
Une défection qui porte à quinze le nombre de généraux qui ont fui le pays. Son départ porte un coup dur au clan Assad puisque le général Tlas était très proche du président syrien. Il avait été élevé dès son plus jeune âge dans les arcanes du pouvoir de Damas puisque son père a été pendant plus de trente ans le ministre de la Défense d'Hafez al-Assad, le père de l'actuel président.
Le commandant d'une unité d'élite en fuite
Le coeur du système syrien est donc touché. Avec ce départ, c'est le dernier rempart militaire commence à montrer des signes de faiblesse. Le général Tlas commandait l'une des brigades de la garde prétorienne du régime, composée uniquement de soldats d'élite. Ces militaires extrêmement bien entraînés sont surtout recrutés pour leur absolue fidélité et sont considérés comme très attachés à leur chef.
Le pouvoir pourrait donc commencer à s'inquiéter de cette hémorragie. Les observateurs craignent désormais des purges sanglantes au sein même de l'armée.