La justice française se prononcera le 10 février prochain sur le sort d’Ali Vakili Rad. L’assassin du Premier ministre iranien Chapour Bakhtiar est convoqué par le juge d’application des peines du tribunal de Poissy, qui devrait statuer sur sa demande de libération conditionnelle. Information confirmée à Europe 1 par son avocat, maître Sorin Margulis.
Cette audition devrait clore la partie judiciaire de la procédure en cours, ouvrant ainsi la voie à une possible décision d’ordre politique. Si le magistrat tranche en faveur d’une mise en liberté, le ministre de l’Intérieur pourra, alors, prendre une mesure d’expulsion en urgence absolue, ce qui permettrait à Ali Vakili Rad de rentrer en Iran.
Un dossier lié au sort de Clotilde Reiss
Une décision qui n’est pas sans importance, le régime iranien ayant fait savoir, par plusieurs canaux, policiers et diplomatiques, l’intérêt qu’il portait au sort de leur agent emprisonné en France. Le président Mahmoud Ahmadinejad a même suggéré, publiquement, qu’un règlement favorable de l’affaire Clotilde Reiss, la jeune universitaire bloquée à Téhéran, dépendait du "comportement équilibré"des autorités françaises dans ce dossier.
Maître Sorin Margulis a toujours affirmé que son client "ne souhaite faire l’objet d’aucun échange". Et il espère bien obtenir sa libération conditionnelle "indépendamment de tout tractation politique". Ali Vakili Rad a été condamné à 18 ans de prison, en 1994, pour l’assassinat du Premier ministre du Shah alors en exil à Suresnes. Il a servi la quasi-totalité de sa peine.
Concomitance des calendriers judiciaires
Il est toutefois difficile de ne pas noter une forte concomitance des calendriers judiciaires français et iraniens. La Cour d’appel de Paris a rendu un arrêt mettant fin à la peine de sureté d’Ali Vakili Rad le lendemain de l’arrestation de Clotilde Reiss. Ce jugement a ouvert la voie à la procédure de libération conditionnelle et maitre Margulis a déposé sa requête le 14 août, deux jour avant que le tribunal révolutionnaire de Téhéran accepte une libération sous caution pour Clotilde Reiss, à condition qu’elle réside à l’ambassade de France.
La jeune française s’est rendue devant ses juges le 26 janvier dernier, pour ce qui devait sa dernière audience. Elle attend désormais une décision finale de la justice iranienne.