Renouveler son engagement de soutien après le retrait militaire fin 2014 de la communauté internationale. C'est l'objectif de la centaine de délégations qui ont fait le déplacement lundi à Bonn en Allemagne pour une conférence internationale sur l'avenir de l'Afghanistan. Tour d'horizon des principaux enjeux.
Le retrait des troupes occidentales. Le gros des forces étrangères en Afghanistan doit partir en 2014. Le but est donc de doter l'administration locale des moyens nécessaires pour éviter de revivre une guerre civile comme en 1992. Dix ans après la première conférence de Bonn, consacrée à la reconstruction, les motifs d'inquiétude sur la sécurité et les capacités des forces locales à prendre le relais sont toujours très nombreux.
Le partage des engagements financiers nécessaires à la formation de ces forces est donc l'un des thèmes majeur de ce rendez-vous. Le président afghan Hamid Karzaï a appelé la communauté internationale à maintenir son aide jusqu'en 2024.
L'aide à l'Afghanistan. L'engagement international va continuer mais les priorités ne seront plus les mêmes. L'aide "va se concentrer sur la reconstruction et le développement", a par exemple précisé le ministre allemand des Affaires étrangères, Guido Westerwelle.
Reste à savoir qui va payer quoi, alors que les Etats sont confrontés à des difficultés budgétaires croissantes. Les versements en faveur du fonds de la Banque mondiale pour l'Afghanistan pourraient reprendre. Plusieurs pays donateurs dont les Etats-Unis avaient cessé d'y contribuer lorsque le Fonds monétaire international avait gelé en juin son aide à Kaboul, mais son revirement le mois dernier devrait permettre sa relance.
Ne pas fermer le dialogue avec les talibans. Les Occidentaux avaient un temps espéré intégrer quelques représentants des talibans à la délégation afghane en Allemagne, selon des diplomates. Mais les "contacts" entamés depuis le début de l'année ont tourné court et l'assassinat mi-septembre, par un prétendu émissaire taliban, du négociateur en chef du gouvernement afghan, l'ex-président Burhanuddin Rabbani, a achevé de ruiner le processus.
Hamid Karzaï a cependant fait un pas en leur direction lundi en assurant que "le processus politique continuera à être ouvert aux talibans".
Le boycott du Pakistan. Islamabad joue un rôle décisif en ce qui concerne le sort de l'Afghanistan et tout éventuel processus de paix en raison de ses liens avec les talibans. Mais le pays a décidé de boycotter l'événement après la mort accidentelle de 24 de ses soldats dans un raid aérien de l'Otan, le 26 novembre. Ce qui a jeté une ombre sur les discussions.
Tensions avec l'Iran. Les relations entre les Occidentaux et l'Iran, voisin occidental de l'Afghanistan, se sont encore tendues, juste avant la Conférence, après l'attaque de l'ambassade britannique à Téhéran mardi dernier. Dimanche, l'Iran a affirmé avoir abattu un drone de reconnaissance américain "dans l'est du pays", frontalier de l'Afghanistan et du Pakistan, selon des médias iraniens.
Dans ce climat de tensions, la déclaration finale qui doit être adoptée à Bonn devrait être "engagement très général" au côté de l'Afghanistan, sans chiffres concrets.