Tous parlent d'un accord historique. Après s'être déchirées pendant des décennies, les communautés flamandes et wallonnes sont tombées d'accord sur la répartition du pouvoir en Belgique, très tôt samedi.
Les huit partis politiques, réunis autour de la table depuis la mi-août, ont accepté une vaste réforme des institutions belges. Désormais, la Flandre et la Wallonie auront plus d'autonomie pour les questions relatives à la santé, aux impôts et même au code de la route.
Les Flamands, majoritaires dans le pays, réclamaient ce changement. Les Francophones l'ont accepté en échange d'un meilleur financement de la ville de Bruxelles.
Les différentes parties en présence se sont également mis d'accord sur l'allongement de la durée de la législature fédérale, de 4 à 5 ans, comme celle des législatures régionales. En revanche, les deux scrutins n'ont pas été alignés ce qui aurait permis d'éviter que le pays soit continuellement en campagne électorale et donc souvent dans l'incapacité de réaliser des compromis entre Flamands et francophones.
L'heure est au soulagement
L'avenir de la Belgique, plus qu'incertain pendant ces derniers mois de crise, est donc désormais plus clair.
Le président du parti libéral francophone (MR) Charles Michel a estimé que la réforme institutionnelle, la sixième du nom dans le pays, était "la plus importante depuis la seconde guerre mondiale".
Le parti écologiste flamand a lui parlé d'un compromis "imposant" après "deux mois intensifs" de tractations.
"Le dialogue l'a emporté sur le cynisme", a jugé le président du mouvement, Wouter Van Besien.
Les nationalistes mis à l'écart
Pour parvenir à ce compromis, il a fallu exclure les nationalistes. Arrivés en tête des élections législatives anticipées, ils étaient à l'origine des blocages des négociations depuis seize mois.
Les partis politiques doivent revoir le détail des textes lundi avant une présentation officielle mardi, à temps pour la rentrée parlementaire belge.
Mais, si ce compromis permet de lever un obstacle de taille, reste à s'entendre sur le programme de gouvernement. L'exercice ne s'annonce pas forcément aisé car à la division linguistique du pays se superpose une division politique de plus en plus profonde entre le Nord flamand ancré résolument à droite et le Sud francophone en Wallonie qui penche clairement à gauche.