Depuis la disparition de l’appareil samedi, les hypothèses se multiplient, mais l’avion et ses 239 passagers demeurent introuvables. Dernière théorie avancée, celle des enquêteurs américains qui travaillent sur l’affaire, présentée jeudi matin dans le Wall Street Journal. Du côté des autorités malaisiennes, on dément cette hypothèse sans fournir plus d'explications.
La théorie : Selon le très sérieux quotidien américain, les enquêteurs américains estiment que l’appareil aurait continué à voler pendant au moins quatre heures après que le contact radar a été perdu. Le Boeing 777 aurait donc pu parcourir 3.500 kilomètres de plus que les estimations données jusqu’à présent.
Sur quoi cette théorie se base-t-elle ? Les enquêteurs de l’aviation et des agents de la sécurité nationale se basent sur les données automatiquement envoyées par l’appareil vers le sol et qui sont enregistrées par la compagnie Boeing. Ce système, appelé système Acars, est présent sur tous les avions modernes. "On avait déjà connu cela avec le crash du vol Rio-Paris. Des dizaines de petits messages sont envoyés par l’appareil en permanence", explique Bernard Chabbert, consultant aéronautique sur Europe 1.
"Ces petits messages codés sont envoyés indépendamment de ceux envoyés par l’équipage et comportent plein de données techniques sur le fonctionnement de l’appareil", raconte-il. Et c’est donc sur ces messages, précisément, que se basent les enquêteurs américains pour donner cette nouvelle estimation du temps de vol de l’appareil de Malaysia Airlines.
Que disent les messages ? Les messages reçus par Boeing sont ceux envoyés par les moteurs de l’avion. "Ces messages disent que l’avion a continué à voler pendant au moins quatre heures après l’heure "officielle" de sa disparition", détaille Bernard Chabbert.
De nouveaux espoirs, de nouvelles questions. Cette nouvelle théorie ouvre la voie à de nouveaux espoirs pour les familles puisque l’avion a pu dévier de sa trajectoire et peut-être se poser ailleurs. "En volant quatre heures de plus, l’avion a pu aller jusqu’à la frontière du Pakistan ou encore jusqu’à l’océan indien. Il a pu parcourir 3.500 kilomètres", estime le spécialiste de l’aéronautique.
Mais cette nouvelle piste suscite surtout beaucoup de questions. "Dès que nous avons su que l’appareil avait disparu, de nombreux journalistes spécialisés ont voulu savoir ce que les messages Acars avaient fourni comme données et les réponses ont été jusqu’à présent, très évasives", rapporte l’expert. Aucun commentaire n’a été fait, pour le moment, par la compagnie aérienne ou par Boeing.
Ce scénario pourrait accréditer la piste d'une tentative de détournement de l'appareil. "On se rappelle la récente histoire de ce copilote de la compagnie Ethiopian Airlines qui s'est enfermé dans le cockpit et a détourné l'avion vers Genève pour y demander l'asile politique", se souvient Bernard Chabbert. "Mais il s'agit toujours d'hypothèses", ajoute-t-il, soulignant que "c'est la première fois que l'on met autant de temps à retrouver un avion qui a disparu des radars".
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