C’est la première élection libre de leur histoire. Quelque 7.3 millions d’électeurs Tunisiens sont appelés aux urnes dimanche pour désigner les 217 députés qui siègeront à l’Assemblée constituante chargée de poser les fondations d’un nouvel état de droit. Europe1.fr revient sur le déroulement du scrutin.
A quoi sert une Assemblée constituante ? Elue par le peuple, elle a pour tâche principale de rédiger une Constitution. Le mandat de ses 217 membres, les députés constituants, est d’un an. Il prendra fin à l’issue de la rédaction du texte et de sa promulgation. L'Assemblée constituante désignera également un exécutif provisoire, qui gouvernera jusqu'aux prochaines élections générales.
Le mode de scrutin. Le mode de scrutin retenu est le scrutin de listes à la proportionnelle. Contrairement au scrutin majoritaire, qui attribue les sièges aux candidats ayant obtenu le plus de voix, ce scrutin a l’avantage de favoriser les petits partis et permet aux électeurs d'opter pour un candidat indépendant s'ils le désirent.
Qui peut voter ? Tous les citoyens de plus de 18 ans jouissant de leurs droits civils et politiques mais aussi ceux ayant acquis la nationalité tunisienne depuis au moins 5 ans.
Les binationaux peuvent également participer au scrutin jusqu’au 22 octobre. Le vote a d'ailleurs commencé jeudi pour la diaspora. Estimée à 900.000 personnes, elle disposera de 18 sièges.
En France, 600.000 résidents ont commencé à voter jeudi pour choisir leurs dix représentants dans la future assemblée. Pour voter, nul besoin d’être inscrit sur les listes électorales, il suffit de se présenter à son bureau de vote avec une carte d'identité.
En Tunisie, la campagne électorale s'achève ce vendredi à minuit.
Comment se présente un bulletin ? De grandes feuilles, entre les formats A4 et A3, portent les noms, logos des listes et une case blanche à cocher.
Le nombre de candidats. Au total, 1.500 listes de partis et d'indépendants se présentent dans les 27 circonscriptions de Tunisie.
Face à cette profusion, les Tunisiens restent dubitatifs et indécis, même si les cinq ou six formations politiques historiques devraient rafler le plus gros des sièges de la constituante, selon les observateurs et les derniers sondages, interdits à partir de ce samedi.
Le favori. Le parti islamiste Ennahda, interdit sous le régime Benaliste, est largement donné favori. Crédité de 20 à 30% des suffrages dans les derniers sondages autorisés (fin septembre), Ennahda pourra compter sur le renfort de quelques listes d'indépendants et de petits partis alliés, déterminés à entrer dans le gouvernement "de large coalition" que promet le parti de Rached Ghannouchi.
Les principaux outsiders. Le Parti démocrate progressiste (PDP), plus au centre, est la deuxième force politique du pays. Dirigé par Najib Chebbi, le parti était autorisé sous Ben Ali. Ettakatol (Forum démocratique pour le travail et les libertés) du social-démocrate Mustapha Ben Jaafar a de son côté présenté des candidats dans toutes les circonscriptions.