Vent de panique dans l'industrie du X américain. Un moratoire sur les tournages de films pornographiques aux Etats-Unis a été décrété par la Free Speech Coalition (FSC), l'association américaine des producteurs de ce type de films, après la confirmation d'un cas de syphilis. Une fois infecté, cet acteur ou actrice non identifié aurait continué à tourner des scènes, selon le site The Daily Beast.
Les producteurs sont donc incités à stopper leurs tournages, "jusqu'à ce que le risque pour les acteurs ait été correctement évalué et que tous les interprètes aient été testés". Des tests étaient donc encore en cours mardi, et tous les acteurs se verront en outre prescrire des antibiotiques. Ils pourront reprendre le travail "dans les dix jours", selon la FSC.
"Partie immergée de l'iceberg"
Dès vendredi dernier, une enquête avait été ouverte par les services sanitaires de la ville de Los Angeles, qui ont recensé depuis au moins cinq cas de syphilis dans l'industrie du porno. "Cela pourrait bien n'être que la partie immergée de l'iceberg", s'inquiète dans le Los Angeles Times le directeur de la prévention contre les MST pour le comté de Los Angeles.
Pour l'association AIDS Healthcare Foundation (AHF), qui milite pour l'usage du préservatif dans le X, l'industrie du porno est peut-être en train d'essayer "d'étouffer une explosion des cas de syphilis parmi les acteurs de films pornographiques". L'AHF assure que selon des "sources fiables", au moins neuf cas auraient été dénombrés au total.
Colère des acteurs
Les acteurs, qui subissent chaque mois un test de dépistage du HIV, mais ne sont testés que deux fois par an pour la syphilis, sont en colère. "Le prochain qui mentira sur les résultats de son test devrait être torturé et tué", écrit ainsi sur son compte Twitter la star du porno Kristina Rose.
Pour le secteur, cette affaire ne pouvait pas plus mal tomber. Le lobby du porno combat en effet en ce moment une loi voulue par l'AHF, visant à obliger les acteurs X à porter un préservatif. L'argument des producteurs : avec une telle loi, les acteurs accepteraient moins facilement les tests de dépistage, ce qui pourrait affaiblir ce système. Un raisonnement qui risque d'être sérieusement mis à mal par les derniers cas de syphilis.