Une visite de travail effectuée en France par le président péruvien Ollanta Humala a déclenché mercredi une polémique au Pérou, où l'opposition estime que ce voyage était "non autorisé" par le Congrès, voire "inconstitutionnel". Le président Humala, qui a fait une escale en France au retour du sommet Asie-Pacifique, qui s'est tenu sur l'île indonésienne de Bali, a été reçu mercredi par le président français François Hollande.
Cette visite qualifiée d'"escale technique" par les autorités péruviennes n'a été révélée qu'après l'arrivée à Paris du chef de l'Etat péruvien. "Ce n'est pas une visite officielle, l'entretien a été sollicité par le gouvernement français, explicitement par le Président" Hollande, a assuré à la presse le vice-ministre péruvien des Affaires étrangères Fernando Rojas.
Toutefois, les députés de l'opposition relèvent que ce voyage n'a pas été "autorisé" par le Congrès, comme c'est l'usage pour tout déplacement du président de la République péruvienne, certains allant jusqu'à qualifier l'étape en France du président Humala d'"inconstitutionnelle".
"Il doit donner des explications. Lorsque le Congrès autorise un voyage, il le fait dans un but spécifique et dans un pays déterminé", a déclaré pour sa part le président de la commission des Affaires étrangères du Congrès, Martin Belaunde, estimant qu'il s'agissait d'une "provocation". La radio RPP a assuré que l'entretien de Ollanta Humala avec François Hollande avait eu lieu à la demande de l'ambassade du Pérou en France.